Hier, lundi 23 décembre a eu lieu l’inauguration du parc solaire de Mitsamihuli en présence du chef de l’Etat, Azali Assoumani, et de l’ambassadeur de France accrédité auprès de l’Union des Comores, Sylvain Riquier. L’on a d’abord assisté à une présentation technique et des spécificités de la centrale photovoltaïque, étalées par l’administrateur général d’Innovent Comores, Grégoire Verhaeghe.

Selon lui, avec le solaire aux Comores, un panneau solaire produit la même énergie que l’énergie d’un litre d’essence. «Il y a dix mille panneaux solaires à Mitsamihuli et dix mille panneaux solaires à Fumbuni. Donc, dix mille litres d’essence économisés à Mitsamihuli et dix mille litres d’essence économisés à Fumbuni», a-t-il comparé. Il a annoncé que ce nouveau parc solaire va éclairer les régions de Hamahame, Washili, Mbwanku, Mitsamihuli, Mbude et Itsandra.

La diminution des gaz à effet de serre

Le président de la République fera savoir que la construction de centrale photovoltaïque répondrait à la volonté du gouvernement de respecter les engagements internationaux qui, dans le cadre de l’Accord de Paris sur le climat et la Convention cadre des Nations unies sur le changement climatique, encourage la diminution des gaz à effet de serre au niveau mondial.

« Bien que les émissions de ces gaz soient très limitées dans notre pays, nous nous faisons le mieux de contribuer à l’effort international de lutte contre le réchauffement climatique. Nous avons ainsi mis en œuvre dans notre pays une politique tournée vers les énergies renouvelables dont le photovoltaïque et la géothermie pour la production d’électricité et la diminution de l’usage du bois de chauffe », énumère-t-il.

Azali Assoumani rappelle, par ailleurs, que le Plan Comores émergent (Pce) qui a la matière de fixer comme objectif une capacité de 30% de l’énergie photovoltaïque ou géothermique d’ici 2030 a parfaitement intégré l’utilisation des technologies et équipements de ces énergies renouvelables et ouvert la libération de la production de l’électricité à toutes celles et tous ceux qui en ont besoin. «Le gouvernement a adapté les cadres légal et réglementaire de notre pays afin que des producteurs indépendants puissent intervenir dans ce secteur, et en partenariat avec la Sonelec puissent injecter l’électricité ainsi produite à son réseau électrique pour l’intérêt de la population », indique-t-il.

Des partenariats gagnant-gagnant

Le chef de l’Etat avance que l’inauguration de cette centrale de Mitsamihuli après celle de Fumbuni et bientôt celle de Washili témoigne de cette nouvelle donne dont le pays ne peut que tirer des avantages. Il assure que le pays a la capacité de les fructifier à travers des partenariats gagnant-gagnant avec ses partenaires de tous les horizons. « Il nous reste alors à veiller sur nos biens les plus précieux, la paix, la stabilité, la sécurité et la cohésion nationale.

Face aux crises multiples formes sanitaire, économique et environnementale qui secouent le monde à l’état actuel, accentuées par les menaces du terrorisme et ses conséquences, préservons, mes chers compatriotes, notre vivre ensemble et nous pourrons ensemble et progressivement réaliser un projet et réussir le développement et l’émergence de notre pays », implore-t-il.

A son tour, l’ambassadeur de France accrédité auprès de l’Union des Comores, Sylvain Riquier, traduit la présence du Chef de l’Etat dans ladite cérémonie par toute l’importance qu’il accorde aux questions énergétiques et environnementales. «Ces questions sont centrales pour le processus d’émergence auquel nous entendions mener Les Comores dont l’énergie est au cœur du développement, de la vie économique et de la vie de tous les jours. Mitsamihuli suit le chemin de Fumbuni qui a permis de montrer que le solaire fonctionne aux Comores», a-t-il souligné.

Six régions bénéficiaires

Le diplomate a rappelé que la centrale solaire de Mitsamihuli a été construite par une société française spécialisée dans les énergies renouvelables, qui est la société Innovent, dont il reconnait son expérience dans ce domaine dans le continent africain. Il fait savoir que la société française va facturer cette énergie propre à la Sonelec à un très bas prix. «Ce qui devrait à terme permettre à l’Etat de récupérer les marges de manœuvre significatives. Ses marges pourront être réinvesties par exemple dans la modernisation et dans la sécurisation du réseau de distribution », imagine-t-il, avant d’évoquer les impacts de ce projet notamment le respect de l’environnement, le bien-être des usagers, la santé publique, le pouvoir d’achat.

Au nom de la région de Mitsamihuli et de toutes les régions bénéficiaires, le gouverneur de Ngazidja, Ibrahim Mze Mohamed, a exprimé sa gratitude au chef de l’Eta et à la société française pour la concrétisation de ce projet. « Ce projet est réalisé au bon moment. Il est bénéfique pour toutes les couches sociales », reconnait-il, avant de lancer un appel pour la protection du littoral de la région du nord de l’île.

Six régions bénéficient de ce projet de centrale solaire qui a une puissance de 5,44 mégawatts crête (Mwc) et une capacité de stockage de 10 mégawatheures (Mwh). L’on compte trente rangées servant de bases pour l’installation des dix mille panneaux solaires avec 90 trackers installés sur les 30 rangées, soit trois par rangée.
Lancés depuis octobre 2022 à Mitsamihuli, les travaux de construction de la centrale photovoltaïque ont permis de lancer les premiers tests depuis quelques mois. C’était en décembre 2019 dans la maison de la Banque mondiale à Paris que le chef de l’Etat a sollicité les partenaires au développement de venir investir dans les énergies renouvelables.