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Incendie au marché de Volo-volo I Les vendeurs entre incompréhension et tristesse

Incendie au marché de Volo-volo I Les vendeurs entre incompréhension et tristesse

Société | -

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Au petit matin du samedi 27 novembre, sous les fortes pluies qui s’abattaient sur Moroni, les vendeurs de friperies se sont dépêchés sur le lieu de ce qui constituait leur fonds de commerce, transformé en brasier. Si certains ont été avertis de la catastrophe à travers divers coups de téléphone, d’autres l’ont découvert, non sans stupeur, en se rendant, comme à l’accoutumée, sur leur lieu de travail.

 

En cette matinée du samedi 27 novembre, un incendie a réveillé le marché de Volo-volo. La catastrophe s’est produite, précisément, dans le compartiment des friperies. Si l’origine de l’incendie demeure, pour l’heure, un mystère à élucider, l’heure à laquelle les premières flammes ont commencé à fuser est connue.

En effet, selon le directeur de cabinet et chef du département de la communication et de l’information de la Mairie de Moroni, Nourdine Mlanao, l’incendie aurait été signalé vers trois heures du matin, heure à laquelle la sécurité civile aurait été avertie de ce qui était en train de se passer. Une équipe se rend sur place pour éteindre les flammes.


Au petit matin, sous les fortes pluies qui s’abattaient sur Moroni, les vendeurs de friperies se sont dépêchés sur le lieu de ce qui constituait leur fonds de commerce, transformé en brasier.

L’origine de l’incendie toujours pas connue

Si certains ont été avertis de la catastrophe à travers divers coups de téléphone, d’autres l’ont découvert, non sans stupeur, en se rendant, comme à l’accoutumée, sur leur lieu de travail.


Les victimes du sinistre qui, las de voir avec impuissance leurs biens partir en fumée, ont organisé sur le tas une délégation qui s’est hâtivement rendue au ministère de l’Intérieur. Un choix pour le moins étonnant quand on sait que le marché de Volo-volo est sous l’autorité directe de la mairie de la capitale. Mais les vendeurs affichent toutefois un sentiment de méfiance à l’égard des responsables de la municipalité qui, selon eux, prennent souvent à la légère leurs préoccupations.


«Ce n’est pas la première fois que ça se produit», s’est plaint un vendeur. «Une fois s’est arrivé, on s’est plaint auprès de la mairie qui a fait la sourde oreille. Alors, aujourd’hui on s’est rendu au ministère de l’intérieur», a-t-il ainsi expliqué. Les vendeurs auraient été bien reçus et leur plainte prise en considération. «On nous a accueilli avec respect et compassion.

Le commissaire Nassuf Kaissane et ses hommes ont accordé énormément d’attention à notre peine et nous ont sommés de monter une délégation de trois personnes et y retourner lundi 29 pour la mise en place d’une enquête», a fait savoir Mama Assaf, vendeuse de friperies.


Un autre vendeur du nom de Papa Issi, dresse un constat amer de leurs biens partis en fumée. «Nous avons tout perdu. Nous n’avons rien pu sauver. Déjà avec le Covid, nos activités accusent un sérieux coup de mou et ce sinistre est venu les assommer. Nous sommes maintenant criblés de dettes. J’espère que la mairie va nous indemniser», poursuit-il.


Du côté de la municipalité, si bien qu’elle ne se désolidarise pas de la peine éprouvée par les vendeurs et qu’elle «promet» de les soutenir dans cette épreuve, elle estime toutefois ne pas être financièrement en mesure de les indemniser.

L’indemnisation réclamée par les vendeurs sinistrés

«La logique voudrait qu’on indemnise les victimes de l’incendie car ils sont sous notre responsabilité. Nous ne sommes pas là uniquement pour leur faire payer mais aussi pour assurer leur sécurité. Et, compte tenu de ce qui s’est passé, nous avons failli dans ce domaine. Mais nous faisons avec les moyens qu’on nous octroie et pour l’heure. Ils sont bien minimes pour d’éventuelles indemnisations d’autant plus qu’on ignore à combien s’élèvent les pertes causées par les dégâts», souligne Nourdine Mlanao.


La question que tout le monde se pose actuellement est de savoir si le marché de Volo-volo ne dispose pas de veilleurs de nuit qui assurent la sécurité des lieux. Selon Nourdine Mlanao, il n’y en aurait pas. «Une fois, des travailleurs du marché de Volo-volo nous ont rendu visite et nous ont sommés de mettre à leur disposition une équipe de nuit qui assumeraient la protection de leurs biens. Une demande à laquelle, hélas, nous n’avons jamais donné suite. Nous en assumons donc l’entière responsabilité. Il serait temps qu’on se remette en question», a-t-il reconnu.


En tout cas, il tient à mettre de côté toute suspicion hâtive et infondée quant à l’origine de l’incendie. «Laissons la gendarmerie et la police mener l’enquête et découvrir l’origine du sinistre et, si coupable(s) y’en a, leur mettre la main dessus. Seule les forces de l’ordre pourront élucider cette affaire», conclu-t-il.

Housni Hassani, stagiaire

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