Le siège de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) a pris feu dans la nuit du 6 au 7 juin. Deux voitures y ont été incendiées. Les flammes se sont propagées et ont atteint deux salles qui se trouvaient à côté du garage. Le matériel électoral n’a pas été endommagé, ce qui n’est pas le cas du bâtiment qui abrite la Ceni. Lors d’un point de presse, Moussa Mahoma, ministre de la Justice, assurant l’intérim de son collègue de l’Intérieur, a fait savoir que l’incendie qui s’est déclaré à la Ceni pouvait «tout aussi bien» être d’origine criminelle qu’accidentelle.
Moussa Mahoma arguera, toutefois, que «certains indices» laissent penser que le sinistre serait volontaire. Selon lui, il «n’était pas impossible» que l’incendie ait un lien avec les manifestations tenues par l’opposition ces derniers temps précisant : «étant en période électorale, les manifestants faisaient valoir leur opposition au processus électoral en cours». «Je ne suis pas enquêteur mais toujours est-il que deux voitures ont pris feu, lesquelles se trouvaient dans le garage situé juste au dessous du siège de la Commission électorale. Et ça (sic), c’est une piste».
«A la date prévue»
Par ailleurs, il s’avère que la Ceni était dépourvue d’éléments pouvant assurer efficacement sa sécurité. «La présidence de la Ceni a soumis la demande auprès du ministère de l’Intérieur qui, à son tour, l’a soumise au cabinet chargé de la défense. Celui-ci avait pris toutes les dispositions qui s’imposaient et normalement, elle devait être sécurisée, il y a deux ou trois jours et voilà».
Toujours est-il que des dispositions ont été prises suite à la mise en place d’une cellule de crise regroupant les principaux acteurs au ministère de l’Intérieur et une première réunion a eu lieu dans la matinée d’hier. La première de ces dispositions consistera à octroyer un autre local à la Ceni, «le plus rapidement possible». Ensuite des mesures sécuritaires seront prises puisqu’il peut s’avérer que le siège de la Ceni n’ait pas été bien sécurisé. «Il est donc normal que nous prenions les mesures qui s’imposent même au niveau des commissions insulaires».
Enfin, le ministre a répété à plusieurs reprises que le référendum allait bien avoir lieu à la date prévue, c’est-à-dire le 30 juillet prochain et que «fort heureusement le matériel électoral n’a pas été endommagé par le sinistre». En attendant, les enquêteurs travaillent, selon lui, «d’arrache-pied» pour faire la lumière sur cette affaire. A noter que plusieurs cas d’incendie qui ont eu lieu ces derniers temps n’ont toujours pas été élucidés. Il s’agit, entre autres, des véhicules du commissaire au Plan et du vice-président à l’Assemblée nationale. Sans compter, l’incendie au Trésor public et, plus récemment, à la Banque de développement des Comores.