L’incendie survenu dans la nuit du jeudi 16 au vendredi 17 octobre 2025 sur la piste 31 de l’aéroport de Bandar Salama, à Mwali, continue de susciter une vague d’indignation sur l’île. Selon un communiqué de l’Agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie (Anacm), l’acte, qualifié de sabotage, a été commis en dehors des heures d’exploitation. Des pneus, de l’essence et d’autres produits inflammables ont été utilisés pour alimenter le feu, maîtrisé grâce à l’intervention rapide de la gendarmerie, de la Force comorienne de défense (Fcd) et du personnel de l’aéroport. Aucun blessé n’a été signalé.
Les premiers constats font état d’un acte prémédité, avec la présence de clous éparpillés sur la piste. Une enquête est en cours, sous la conduite de la gendarmerie, afin d’en identifier les auteurs et d’en déterminer les motivations. L’Anacm a fermement condamné ce «geste barbare perpétré par des lâches», tout en assurant que des mesures immédiates ont été prises pour sécuriser la zone, inspecter la piste et renforcer la surveillance sur l’ensemble du territoire. Mais alors que les autorités locales observent un silence jugé incompréhensible, les réactions indignées se multiplient à Mohéli.
Dans une vidéo largement relayée sur les réseaux sociaux, le directeur général des Affaires judiciaires, Soilihi Mahamoud, a exprimé sa colère et appelé la population à évter de s’en prendre aux infrastructures publiques. «Incendier un aéroport, un hôpital ou une école, c’est détruire ce que le pays a mis des années à bâtir», a-t-il déclaré, invitant la gendarmerie à «agir avec fermeté pour mettre fin à ces actes criminels». L’ancien maire de Fomboni, Mouhaymine Abdallah, a, lui aussi, condamné l’incident, qualifiant l’aéroport de Bandar Salama de «patrimoine stratégique » et de symbole du développement de l’île.Il a rappelé son importance historique et touristique, tout en saluant les efforts du gouvernement dans le cadre du Plan Comores émergent 2030. Cet incident, survenu dans un aéroport déjà fragilisé par des problèmes de clôture et d’urbanisation anarchique à proximité des pistes, relance la question de la sécurité de l’aéroport de Mwali.
