L’Union des Comores n’a toujours pas engagé les efforts nécessaires pour combattre et faire régresser la corruption. C’est en tout cas ce que l’on peut en conclure, d’après son classement sur l’Indice de perception de la corruption (Ipc) 2022 de Transparency International, publié le 31 janvier 2023.Le pays est classé à la 167ème place sur un total de 180 pays passés au crible par cette organisation internationale, fondée en Allemagne. Les Comores ont récolté 19 points, sur 100 possibles. C’est une régression d’un point par rapport à 2021, et une perte de 3 places.
Les principaux secteurs gangrénés par ce fléau
Dans ses commentaires, Transparency International notera que "le Lesotho, l’Eswatini, le Gabon, le Liberia et les Comores se situent à un niveau historiquement faible cette année".La loi relative à la transparence des activités publiques, économiques, financières et sociales définit en gros la corruption comme étant le fait de proposer sans droit, directement ou par personne interposée, des offres, promesses, dons, présents ou avantages quelconques pour obtenir d’une personne dépositaire de l’autorité publique, chargée d’un service public ou investie d’un mandat public électif qu’elle accomplisse ou s’abstienne d’accomplir un acte de sa fonction, facilite ou non l’accomplissement de cet acte ou abuse de son influence pour obtenir des décisions favorables. La notion de corruption englobe de ce fait une série d’infractions.
L’ancienne Commission nationale de prévention et de lutte contre la corruption (Cnplc) avait ainsi listé les formes de corruption qui sévissent chez nous : abus de fonction, surfacturation ou sous-facturation, pots-de-vin, malversation, favoritisme, achat de conscience, enrichissement illicite, commerce incompatible avec la fonction, fraude douanière, conflit d’intérêt, fraude sur les marchés publics et cadeaux. Au même moment, la Cnplc avait répertorié les principaux secteurs gangrénés par ce fléau, à savoir le système judiciaire, le secteur privé, les forces de l’ordre, le milieu politique, les sociétés d’Etat, les institutions financières, le milieu communautaire et villageois, le secteur de la santé, l’administration publique et le secteur éducatif.Mais au-delà du climat d’injustice qu’elle crée, un aspect de la corruption devrait également attirer l’attention de nos décideurs politiques, lesquels déclarent sans cesse que la paix est la véritable richesse du pays.
En effet, comme le souligne Transparency International, il est établi que « corruption et conflit font bon ménage ». « Dans la région du Sahel, par exemple, la violence incessante alimente l’instabilité et favorise la corruption. Les groupes terroristes ont gagné du terrain, en partie en exploitant le mécontentement des citoyens vis-à-vis des gouvernements, et en dénonçant des faits de corruption. Le conflit qui perdure est à l’origine de plusieurs coups d’État, dont deux au Burkina Faso rien que cette année et un au Mali l’an dernier. La mainmise autoritaire des forces militaires fait que la corruption a toute la place pour s’installer », souligne encore le rapport.