Longtemps décrié pour son silence dans cette crise liée à la montée des prix des produits pétroliers, le patronat, du moins le Mouvement des entreprises comoriennes (Modec), a pris la parole hier à travers son président, Ali Bazi Saïd Mourad pour proposer ses solutions. Le conférencier a étalé vingt propositions soumises au gouvernement le 10 juin dernier. «J’ose espérer que certains de nos membres pourront et sauront faire face à cette situation. Il faut que chacun fasse face à cette situation avec recul et intelligence. Nous avons rencontré le gouvernement parce que notre rôle est de protéger les entreprises même si nous sommes des consommateurs», affirme Ali Bazi Saïd Mourad.Al-watwan: voulez vous énumerer quelques-unes des propositions du Modec?
Une réflexion pour la mobilisation des ressources
Le Modec invite le gouvernement à baisser de 50 francs le litre de l’essence et du pétrole lampant et de 100 francs celui du gazole. Pour que cela soit possible, «l’Etat doit augmenter la subvention à l’endroit de la Société comorienne des hydrocarbures». Au préalable, le mouvement patronal propose de participer à une réflexion pour la mobilisation des ressources «et cela peut notamment passer par le paiement des taxes de certaines entreprises qui ne le font pas depuis des années». Pour ce qui est de la consommation des produits de première nécessité, le Modec souhaite que «le pouvoir public établisse une liste officielle de ces produits afin, entre autres, de sécuriser et professionnaliser l’activité économique de ces produits et ce dans l’optique de lutter contre l’anarchie et éradiquer l’informel sur lesdits produits.
Toujours dans cette logique, il faudrait créer, pour ce qui est des importations, un groupement d’intérêt économique sur ces produits». Quant aux taxes douanières, «l’Etat doit les revoir comme il l’a fait durant la Covid-19 et aussi revoir les prix des services publics aéroportuaires». Face à l’inflation au niveau mondial, le Modec propose au gouvernement d’encourager la production «existante des produits locaux et de ceux de première nécessité en facilitant l’accès au financement et la création des entreprises».
S’agissant de la montée des prix des produits pétroliers, «l’Etat doit créer, dans un partenariat avec le secteur privé, une société de transports en commun. Tout comme elle doit mettre en place des tarifs exceptionnels du prix du fuel aux industriels. Il en est de même au niveau de l’électricité».
Dans cette même logique, Ali Bazi Saïd Mourad souhaite la réduction des impôts pendant une période aux opérateurs et surtout aux industriels qui produisent localement. «Revoir, avec le ministère des Finances, les frais des services de banque qui ont beaucoup impacté les prix des différents produits, le code des impôts sur le minimum imposable est aussi nécessaire tout comme l’est l’entrée en vigueur du décret relatif à la mise en place des conseils d’administration dans les sociétés d’Etat», cite Ali Bazi Saïd Mourad.