Le départ de l’entreprise française Eiffage n’aura aucun impact sur les programmes routiers engagés par le gouvernement. D’aucuns y voient ce départ malvenu d’autant que le ou les futures sociétés pourraient prendre du temps avant de s’installer. Dans un pays où la moitié du réseau est à réhabiliter, le départ d’une société déjà implantée suscite toujours les interrogations.
Le directeur général des routes affirme que le départ «n’impactera pas» l’agenda des chantiers en cours. «Nous avons de nombreuses sociétés qui se sont déjà positionnées pour obtenir des marchés. Je ne pense pas que le départ de la société Eiffage pourrait impacter nos programmes. Il n’y aura aucune conséquence», a indiqué hier Said Ousseine.
Trois chantiers routiers urgents
Le gouvernement vise trois chantiers urgents à raison d’un par île. A Ngazidja, les regards sont braqués sur la Rn2 (Moroni-Fumbuni). Après le tronçon Moroni-Mitsudje, les autorités ciblent l’axe Mitsoudje-Panda-Fumbuni (38km) sous financement de la Banque africaine de développement (Bad). A Ndzuani, l’on évoque, l’axe Mutsamudu-Sima-Bugweni-Sima-Bimbini (30 km) qui sera financé par le Fonds saoudien de développement (Fsd). A Mwali, on parle de la route Wanani-Nyumachuwa (12km) sous financement de la République populaire de Chine.
Les travaux d’infrastructures routières aux Comores sont en grande partie assurés par la société chinoise China Geo-Engineering Corporation (Cgc). L’entreprise française, Eiffage, sur le départ laisse la société chinoise des marges importantes pour rafler les marchés des routes. Mais à la direction des routes, l’on parle d’autres entreprises qui peuvent devenir des concurrents potentiels. «Il y a d’autres sociétés comme Sogea, Colas . Nous avons lancé les appels d’offres, il ne se posera aucun souci sur la continuité des travaux», a encore expliqué Said Ousseine.
Le gouvernement comorien et l’entreprise française n’ont pas pu s’entendre sur un accord au sujet du marché Mitsudje-Panda. Le premier n’a pas cédé au montant initial alors que le second souhaitait un avenant financier qui reverrait le montant à la hausse. «Il s’agit des procédures qui ont eu lieu dans le cadre de notre contrat. Malheureusement il n’y a pas eu d’entente», a expliqué hier David Gontier, directeur des travaux pour Eiffage aux Comores.
Les autorités comoriennes ont opposé une fin de non-recevoir, estimant que le montant du marché Mitsudje-Panda restera à l’état initial. «Nous ne nous sommes pas convenus. Mais c’est un dossier traité directement par le gouvernement. Mais, c’est vrai il n’y a pas eu une entente», souligne Said Ousseine qui affirme que les travaux Mitsudje vont démarrer «avant la fin de l’année 2021».
L’entreprise française a procédé, lundi 6 septembre, à la remise technique du chantier Moya-sima, 37km. (Lire notre édition du mercredi). Au sujet de la décision d’Eiffage de quitter définitivement les Comores, David Gontier parle «des stratégies d’entreprises» décidées depuis le siège à Paris. Mais le technicien français n’exclut pas l’éventualité de sa société de retoucher encore le sol comorien. «Nul ne saura dire de quoi l’avenir sera fait», a souligné David Gontier.
AS Kemba