Un fait marquant au sud de Ngazidja pendant que les Comores, à l’instar des autres pays du monde, célébraient la journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes. A Fumbuni, un espace dédié à la prise en charge des femmes enceintes et victimes de viols voit en effet le jour. La cérémonie inaugurale a eu lieu le lundi 25 novembre. Il s’agit d’un projet de l’association Étoile d’Auber, financé par l’Agence française de développement (Afd).
Plusieurs interventions ont ponctué l’évènement, soulignant ainsi l’importance d’une telle structure pour les habitants du sud. Dans son mot de bienvenue, le maire de la commune d’Itsahidi, Houssounali Attoy, a exprimé sa gratitude envers les partenaires financiers et techniques qui ont rendu ce projet possible. Il a également mis en avant le rôle que doit jouer cette maison en tant que lieu de prise en charge pour les femmes enceintes, mais aussi comme un espace d’écoute pour les victimes de toutes sortes d’agressions. Houssounali Attoy a évoqué la violence, qu’il considère comme une épidémie mondiale menaçant les droits humains, et a salué le combat des sages-femmes.
Pour sa part, Saïd Abasse, responsable de l’association « Étoile d’Auber », a également pris la parole pour remercier la communauté de Saint Denis et a appelé à un soutien matériel accru de la part du gouvernement pour la nouvelle maternité. «Il faut donner aux infirmières et sages-femmes les moyens d’accomplir leur noble tâche», a-t-il affirmé, soulignant l’importance d’un soutien institutionnel.
Suivi des victimes
La présidente de l’Association des Femmes de Mbadjini pour le développement socio-culturel (Adfm), Sitti Saïd Hassan, a profité de cette occasion pour inciter les partenaires nationaux et étrangers à intensifier leurs efforts dans la prévention et la lutte contre la violence économique subie par les femmes. Elle a insisté sur l’autonomisation financière des femmes. «La femme peut dire stop à la violence quand elle devient indépendante économiquement», a-t-elle déclaré.
La psychologue de l’Ong Comores Terre de Paix, Saïd Omar Moumounata, a insisté sur l’importance du suivi psychologique et de la formation des droits des victimes d’abus, afin de faciliter leur réinsertion professionnelle et sociale. Elle a réaffirmé son engagement auprès du service d’écoute d’Itsahidi pour prendre en charge psychologiquement les femmes souffrant de cancer, les enfants handicapés mentaux, et celles en difficulté psychologique.
Enfin, le directeur de l’Hôpital Pôle de Sud de Fumbuni a encouragé les sages-femmes à travailler avec un esprit de responsabilité dans ce nouveau centre. «Soyez dignes et conscientes de la responsabilité qui vous incombe et je sollicite également la part de tout le monde pour veiller à la réussite de ce service », a-t-il ajouté.
Said Toihir