«Nous avons tous constaté qu’il faisait très chaud dans notre ville et qu’il y a de rares lieux arborés où les gens peuvent se réfugier », explique Soilih Said Soilih, membre du conseil d’administration de l’association. «L’objectif est d’apporter de la fraîcheur tout en évitant les incivilités comme les pipis sauvages et en renforçant les services de ramassage des ordures », ajoute-t-il.Pour ce faire, l’association mobilise des habitants pour identifier des espaces propices à la plantation. «Nous avons suffisamment d’argent pour débuter et recherchons des lieux où les habitants soutiennent notre idée », précise M. Soilih. Les promoteurs espèrent que l’initiative entièrement financée par « Domoni Fleurie », puisse inspirer d’autres communes de l’île à prendre des mesures similaires face à l’insalubrité croissante.
Un fléau généralisé
L’insalubrité est un problème omniprésent sur l’île de Ndzuani. Dans les grandes villes comme Mutsamudu, Wani et Domoni, les ordures jonchent les rues, les sachets plastiques et bouteilles vides s’accumulent, et les odeurs nauséabondes dominent les espaces publics. Sur les côtes, les restes de poissons abandonnés par les pêcheurs pourrissent au grand air, comme le souligne Mariama Ali, une habitante de Mjumbi : «Il est difficile de respirer avec ces odeurs insupportables ».
À Mutsamudu, les alentours du port Ahmed Abdallah Abderemane sont devenus un point noir de l’insalubrité. Une résidente de la diaspora, venue pour un mariage, s’inquiète : «Ce sera une honte pour notre île si des touristes sentent cette odeur dès leur arrivée au port ».Malgré quelques initiatives isolées, comme le service de ramassage des ordures à Domoni par le maire Nassuf Ahmed Abdallah, les moyens restent insuffisants. La plupart des communes manquent de budgets pour organiser un nettoyage régulier ou même installer des poubelles.
Des municipalités dépassées
Un responsable de la commune de Moya déplore : «Nous manquons de police municipale pour verbaliser les contrevenants et il faut des moyens financiers pour lutter efficacement contre les incivilités.» Même les services de balayage, lorsqu’ils existent, sont souvent déployés uniquement pour des événements d’envergure nationale.Face à l’inaction des autorités locales, les citoyens s’organisent. L’exemple de « Domoni Fleurie » montre que des initiatives associatives peuvent être une solution alternative. En mobilisant les ressources de la diaspora et en impliquant les habitants locaux, l’association cherche à transformer Domoni en un modèle pour d’autres communes.Reste à espérer que ce projet inspire d’autres actions similaires pour relever les défis environnementaux et sanitaires auxquels sont confrontées les 20 communes de Ndzuani.