A Ndzuani, les médinas de Mtsamdu et de Domoni se trouvent au cœur d’un enjeu historique : elles figurent parmi les cinq médinas comoriennes en lice pour l’inscription au Patrimoine mondial de l’UNESCO. Depuis dimanche dernier, une mission d’évaluation technique du Conseil international des monuments et des sites, Icomos, séjourne sur l’île dans le cadre de l’évaluation du dossier de candidature déposé au bureau de l’Unesco à Paris, en France et intitulé «Les Sultanats historiques des Comores».
Du 25 au 29 août, les experts de l’Icomos rencontrent les autorités, échangent avec les acteurs locaux et parcourent les médinas des deux agglomérations. Objectif : constater l’état de conservation, mesurer l’implication de la population et vérifier la valeur universelle des sites proposés.
Dès lundi matin, la délégation a entamé son programme. Elle a été reçue à la mairie de Mtsamdu, en présence d’associations et d’artisans, puis a effectué une visite de la médina et du palais Ujumbe. Contrairement à d’autres médinas de l’archipel, le palais Ujumbe de la médina de la capitale de l’île, bénéficie depuis 2011, d’une restauration minutieuse menée par le Collectif du Patrimoine des Comores (Cpc). Pour accompagner la candidature, une opération citoyenne de nettoyage est organisée, chaque dimanche à Mtsamdu. Elle réunit des associations locales, la sécurité civile ainsi que les Jeunes reporters des Comores (Jrc). La mission doit, également, se rendre à Domoni.
La rencontre de Mtsamdu a rassemblé deux experts de l’Icomos, le Cndrs, des représentants locaux et plusieurs artisans. Une mini-exposition artisanale a permis de mettre en valeur le savoir-faire traditionnel. Le directeur régional du Cndrs, Musbah, a souligné l’objectif de la mission qui «est là pour comprendre comment on fonctionne, comment on travaille ensemble». Le maire de la ville, Amri Elariss, a déclaré, de son côté : «Nous travaillons de concert avec les associations, nous devons redoubler d’efforts pour le patrimoine. C’est une première rencontre de tous les acteurs. Nous espérons que la délégation de l’Icomos sera satisfaite».
Pendant la rencontre, Naima Ben Kari de l’Icomos, s’est dite «impressionnée» : «La beauté et la propreté de la médina de Mtsamdu sont remarquables. Mon travail, c’est juste me rendre compte et rendre compte des réalités des médinas. J’espère qu’elles seront inscrites au patrimoine mondial», espère-t-elle. L’experte a aussi rappelé que le chemin restait long. «Nous donnons un rapport, un avis technique à l’Unesco. C’est un processus complexe, qui demande du temps et de la persévérance. Ce n’est pas le moment de lâcher», a-t-elle conclu.