Une réunion dédiée aux droits des personnes en situation de handicap a eu lieu le dimanche 23 juin à la mairie de Mutsamudu. Organisée par le bureau Horizon handicap Comores (Hhc) et en présence des autorités insulaires, cette rencontre avait pour but de vulgariser l’association et ses objectifs. Ismaël Saïd, responsable du bureau Horizon handicap Comores, créé en 2017, a présenté l’une des activités phares de Hhc.
«Les objectifs de Hhc tournent autour de la sensibilisation aux difficultés des personnes vivant avec un handicap. Actuellement, nous travaillons sur leur éducation et leur professionnalisation. Nous misons sur la formation et l’acquisition de matériels», a-t-il expliqué.
Dans le cadre du projet d’insertion professionnelle des personnes en situation de handicap, des formations seront organisées sur l’ensemble du territoire national, notamment en soudure, couture, restauration, carrelage et informatique. Pour les personnes handicapées déjà engagées dans l’entrepreneuriat, Ismaël Saïd a annoncé que le bureau Horizon handicap Comores envisage de collaborer étroitement avec elles.
Les actions en faveur des personnes en situation de handicap sont jugées insuffisantes par plusieurs intervenants qui ont exprimé leurs préoccupations avant de proposer des solutions. Le délégué chargé de l’Éducation au gouvernorat de Ndzuani, Naile Jaffar, a rappelé un projet pilote d’éducation pour les enfants handicapés, notamment à Nindri. «Nous avons des enfants en situation de handicap qui souhaitent étudier. La difficulté survient après la classe de 6e, car l’accès au collège n’est pas adapté», a-t-il déploré.
Entre difficultés et plaidoyers
La directrice régionale du genre a évoqué les difficultés rencontrées par les malentendants et les malvoyants. «Les personnes handicapées sont avant tout des êtres humains. Il ne faut pas les stigmatiser», a-t-elle soutenu, ajoutant qu’il faut les accompagner. «Les filles dans cette situation sont les plus touchées, surtout celles ayant des déficiences auditives et visuelles. Il est nécessaire de sensibiliser davantage la population pour qu’elle en prenne conscience», a-t-elle plaidé.
Abdallah Saïd, responsable des handicapés à la direction des Affaires islamiques, a plaidé pour la création d’un foyer pour les personnes handicapées. «Nous demandons un espace où nous pouvons nous rencontrer et nous organiser. C’est tout à fait légitime.
Dans ce centre, tout sera coordonné pour que nous puissions avancer ensemble», a-t-il proposé. Le chargé de protocole au gouvernorat, Amir Djaanfar, a soutenu que les actions en faveur des personnes handicapées devraient être gérées par elles-mêmes. «Nous avons accueilli cette initiative avec enthousiasme car elle nous concerne directement. Nous avons, comme les personnes valides, des droits.
Dans la communauté, certains nous comprennent tandis que d’autres profitent de notre situation. Le plus grand plaidoyer serait que tout ce qui concerne les personnes handicapées soit géré par nous-mêmes et non par une personne valide», a-t-il demandé.
Tout au long des échanges, les personnes handicapées de l’île ont dénoncé de nombreuses défaillances et irrégularités constatées à la direction des Affaires islamiques, surtout en ce qui concerne le paiement des pensions trimestrielles.