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Insertion professionnelle I La Maison de l’emploi enregistre 1600 demandes en 2021

Insertion professionnelle I La Maison de l’emploi enregistre 1600 demandes en 2021

Société | -

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La Maison de l’emploi facilite l’insertion des jeunes dans le monde professionnel. Toutefois, elle déplore l’inadéquation dans les formations dont certains ne seraient pas conformes aux besoins du pays, ce qui ralentit la démarche d’insertion. Ainsi, la structure compterait, à ce jour, “1000 à 1600 demandeurs d’emplois, et réussirait à faire embaucher, en moyenne, 400 personnes par an”.

 

La Maison de l’emploi (Mde) se veut être l’interface entre les demandeurs d’emplois et les employeurs, une fenêtre principale pour les jeunes voulant accéder au monde professionnel. Son directeur général, Saïd Hassane, la définirait comme étant “la clé de voûte” de l’emploi aux Comores. Pourtant, malgré ce statut, la Mde voit, chaque année, le nombre de demandeurs d’emploi stagner, si ce n’est diminuer. En effet, de 2016 à 2018, “la Mde comptait pas moins de 3000 personnes inscrites. De 2019 à 2020, quelques 2000 personnes”, d’après le responsable du service d’insertion de la Mde, Arfachade Bacar. D’où proviendrait, alors, cette marge de régression ?

L’inadéquation des formations

Le service d’insertion assure ne pas prioriser certains domaines, au détriment d’autres. Tout reposerait alors sur le profil du demandeur, sa vision et ses objectifs. D’après Arfachade Bacar, “la Mde compterait, à ce jour, 1000 à 1600 demandeurs d’emploi et elle réussirait à faire embaucher, en moyenne, 400 personnes l’année”. Un rendu bien moindre dont se désole la Mde sans pour autant vouloir endosser, à tort ou à raison, l’entière responsabilité. Le premier problème qui encombre l’insertion dans le monde de l’emploi, “c’est l’inadéquation des formations”. “Les entreprises nous soumettent des offres de besoin de recrutement, mais le profil des personnes inscrites ne répond pas toujours à l’offre demandée, l’on ne fait insérer que celui dont le profil épouse la demande”, souligne Arfachade Bacar.


Les domaines les plus prisés restent ceux de la restauration et de l’hôtel, et du tourisme en général. Mais là encore, il ne faudrait pas croire qu’arriver avec un diplôme serait un atout de recrutement. Il y aurait un fossé entre “la théorie et la pratique” qui a emmené la Mde à mettre en place un système d’accompagnement qui se caractérise par “un pré-entretien après inscription”. “Le pré-entretien consiste à déceler le réel projet professionnel de la personne et ses manquements. S’impose alors le Business week-end qui nous permet de perfectionner le demandeur en vue des échéances auxquelles il pourrait être confronté après un bilan de compétences”, précise Arfachade Bacar.

Les porteurs de projet

“Nous disposons d’un processus d’accompagnement pour les porteurs de projets”, affirme Arfachade Bacar. Ce processus viserait à favoriser l’auto-emploi, en organisant des évènements à but lucratifs pour le financement des dits projets. Arfachade Bacar cite des évènements comme “le forum sur l’économie bleue, les semaines de l’entreprenariat ou encore les globales start-up, des concours ayant permis à 21 concepteurs de projets de bénéficier d’un financement à travers les partenaires et les sponsors de la Mde”. Un mécanisme qui semble avoir porté ses fruits et qui fait la fierté de la direction de la Mde, surtout dans une période où le domaine de l’entreprenariat est bouleversé par la crise liée à la Covid-19. “De 2019 à 2021, nous avons formé 150 entreprises, dont 70 encore en activité”, s’est d’abord félicité Arfachade Bacar.Pour la formation sur “Gérer au mieux son entreprise (Germ)”, “la Mde a accompagné 60 entreprises, 7 coopératives lesquelles ont reçu des kits de matériels “, devait poursuivre Arfachade Bacar.

Les difficultés de la Mde

Comme toute structure, la Maison de l’emploi souffle la pluie et le beau temps. Certains problèmes auxquels elle se heurte ne peuvent, hélas, être résolus en interne. L’un des problèmes majeurs de l’institution, c’est la question de l’espace. En effet, le bâtiment de la Mde abrite beaucoup d’autres services notamment des services du ministère de l’Emploi, la Bit, la direction de l’inspection, la Plateforme des jeunes entrepreneurs ou encore la direction des normes. Autant de services qui ont conduit la Mde à entasser beaucoup de ses services dans une même pièce, un inconfort et un manque criant d’autonomie spatiale qui ne faciliterait pas les travaux de la Mde. Ledit bâtiment est d’ailleurs vétuste, et c’est l’autre problème auquel est confronté la Mde. “Il nous faut la réhabilitation de notre maison. Il nous faut la repeindre, mettre un nouveau système d’électricité et un nouveau système d’informatique”, a déclaré Saïd Hassani.


A cela s’ajoute le problème du budget. Plusieurs services de la Maison seraient freinés par un déficit financier, empêche un bon fonctionnement de l’institution. “Nos services clés sont ceux de l’observatoire, de l’insertion et de la communication qui ont besoin d’être sur le terrain pour sensibiliser les jeunes à venir s’inscrire, mais on ne dispose pas des moyens de transports nécessaires pour ce genre de tâche”, a regretté Saïd Hassane.

Housni Hassani, stagiaire

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