logo Al-Watwan

Le premier journal des Comores

Installation de la Centrale d’achat : Le secteur privé comorien s’insurge et hausse le ton

Installation de la Centrale d’achat : Le secteur privé comorien s’insurge et hausse le ton

Société | -   Abdou Moustoifa

image article une
Octroi des marchés publics sans le respect des textes, marginalisation dans les affaires, mise en place du programme socle sans sa consultation, les doléances du secteur privé comorien sont nombreuses. Lassé par la situation, celui-ci hausse le ton. Et veut faire bouger les lignes car il estime que les opérateurs ne sont pas associés dans le système.

 


Lire aussi : “Programme socle” du Cioa et attribution de marchés en dehors du cadre légal : La Nouvelle Opaco monte au créneau


 

Après le communiqué de la nouvelle Opaco, publié la semaine dernière, c’est le secteur privé dans son ensemble qui se mobilise. Son combat ? Défendre les intérêts des opérateurs travaillant aux Comores. Grands ou petits, tous les opérateurs se rangent désormais derrière les deux principales institutions patronales du pays : le Mouvement des entreprises comoriennes (Modec) et la Nouvelle Opaco.

Et c’est donc le projet portant mise en place de la Centrale d’achat qui est devenue l’élément déclencheur. En effet à travers un communiqué en date du jeudi, 22 mars, le secteur privé déplore la situation qu’il traverse. Il énumère à titre d’exemple de nombreux handicaps ruinant son développement. L’absence d’une vision dans la conduite des affaires économiques, l’existence des taux bancaires exorbitants ne facilitant pas leur insertion etc.

Même si des progrès notables sont perceptibles mais “les goulots d’étranglements” subsistent lit-on dans ce communiqué sorti hier. La désolation des opérateurs comoriens tire surtout ses sources dans le non respect du code de passation des marchés.


Il existe bel et bien un cadre juridique et institutionnel régissant la passation des marchés, mais le secteur continue à connaître des dysfonctionnements. Les règles ne sont pas respectées. Ceci ne permet pas aux opérateurs économiques d’envisager de se positionner dans les différents projets d’investissements publics pour parier sur la compétitivité et pour avoir leur part du marché, pouvait-on lire dans ce document d’une seule page.



Saisir la justice

Évoquant entre autres la corruption et l’attribution des marchés en dehors de toute légalité, le secteur privé devient ainsi “spectateur-victime” devant les opportunités qui s’offrent au pays selon leurs termes. Devant ces multiples difficultés, le secteur privé veut pour le moment s’entretenir avec le chef de l’état pour lui faire part de ses souffrances.

 

Nous ne sommes pas associés dans les affaires. Nous ne pouvons pas nous laisser faire. Du moment où les textes ne sont pas respectés. Nous continuons à croire que le président Azali Assoumani, tiendra en compte  nos problèmes  espère le président de la Nouvelle Opaco, Ali Mohamed Mahamoudou.

 

À l’issue de cette audience, nous saurons la démarche à suivre,  a assuré pour sa part, le patron du Modec. Pendant les assises, a poursuivi, Irchadidine Abdallah, “je m’étais fermement opposé à l’idée de créer un consortium tel que proposé dans l’axe 2 à savoir la gouvernance économique. Mais je croyais aussi qu’en parlant de consortium nous allions tout de même être consultés et impliqués. Que nenni. Nous avons appris sa mise en place à travers le net”, a t-il regretté.

L’initiative en soi explique le patron du Modec, va tuer le tissu économique sachant que la plupart des gros opérateurs comoriens qui paient plus d’impôts et  qui emploient nos concitoyens sont des importateurs. Le président de la Nouvelle Opaco n’a pas manqué de laisser entendre la saisie de la justice pour annuler tous les contrats de routes n’ayant pas suivi les règles, à l’instar du contrat de la construction de la route de Kwambani et Shomoni. Mais il précisera en revanche que cette option restera pour le moment en stand-by en attendant l’audience avec le chef de l’Etat.


Commentaires