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Insurrection à Ndzuani : Des arrestations et des gardes-à-vue

Insurrection à Ndzuani : Des arrestations et des gardes-à-vue

Société | -   Mariata Moussa

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Devant la presse, Mohamed Abdou a dévoilé les armes saisies à l’issue de l’intervention de l’Armée dans la médina. Il s’agit de trois kalachnikovs, six obus, 589 minutions de pistolets automatiques 9 mm, des charges explosives et des cordons de détonateurs. A en croire le commissaire du gouvernement, «ces charges explosives devaient servir à sauter les ponts afin d’isoler complètement Mutsamudu du reste de l’île».

 

Trois jours après l’entrée des éléments de l’Armée nationale de développement (And) dans la médina de Mutsamudu, qui a été aux mains de personnes armées, le procureur de la République de Moroni, intervenant au nom du commissaire du gouvernement, a convié la presse hier, mardi, pour livrer des précisions sur les événements. Mohamed Abdou a précisé que «l’insurrection», intervenue à Ndzuani tôt dans la matinée du lundi 15 octobre, caractérisée par des barricades sur routes (qui ont paralysé la circulation) et des échanges de tirs, s’est soldée par la mort de deux hommes natifs de Sima et de quatre blessés suite à des balles perdues, dont ne sont deux militaires. Selon le parquetier, les militaires blessés se trouvent en soins au Service de santé militaire, «mais leur vies pas en danger». Par contre, il confirmera tout de même l’objectif des insurgés qui voulaient, selon lui, « prendre l’île en otage».


Mohamed Abdou confirmera aussi la saisie de plusieurs armes à l’issue de l’intervention de l’And. Il s’agit de trois kalachnikovs, six obus, 589 minutions de pistolets automatiques 9 mm, des charges explosives et des cordons de détonateurs. A en croire le commissaire au gouvernement, «ces charges explosives devraient servir à sauter les ponts afin d’isoler complètement Mutsamudu du reste de l’île». Au sujet des six personnes arrêtées, le procureur de la République de Moroni a précisé que parmi elles se trouvent le gouverneur de l’île, Abdou Salami Abdou, et son nouveau secrétaire général. Le parquetier a déclaré que «sur ces six personnes, cinq se trouvent actuellement placées en garde-à-vue». Quant au gouverneur de l’île, à en croire le chef du parquet de Moroni, il se trouve actuellement à sa résidence, entre les mains des forces de l’ordre. Résidence surveillée ou non ? «En ma qualité de commissaire du gouvernement, je confirme que le gouverneur est impliqué, il sera traduit en justice comme n’importe quel citoyen. D’ici peu, ils seront tous déférés auprès du substitut du commissaire du gouvernement pour être présentés devant le juge d’instruction pour l’ouverture d’une information judiciaire».  Par rapport à ces poursuites qui pourraient être diligentées dès aujourd’hui, Mohamed Abdou a précisé qu’à l’heure actuelle, sept chefs d’inculpation ont été retenus. «Au regard des éléments que nous disposons, les personnes arrêtées et celles qui le seront au fil de l’enquête seront poursuivies pour sept chefs d’inculpation, à savoir, déstabilisation du pays, tentative de sécession de l’île, meurtre, port illégal d’armes, coups et blessures volontaires, entrave à la circulation, incitation à la violence et complicité».


 


 


Quant aux poursuites qui vont êtres engagées contre le gouverneur de Ndzuani, Mohamed Abou a soutenu que conformément aux textes en vigueur en Union des Comores, rien ne peut nous empêcher de traduire Abdou Salami Abdou devant la Justice.  «Les gouverneurs ne bénéficient d’aucune immunité et de surcroît, qu’il y a une flagrance des faits».

 

Mohamed Abdou a précisé qu’en sa qualité de commissaire du gouvernement, c’est lui le maître de l’enquête préliminaire engagée à Ndzuani. «C’est avec cette infraction de déstabilisation du pays qui fait que je me trouve concerné par cette affaire. En ma qualité de commissaire du gouvernement, je suis compétent sur tout le territoire. Cette infraction me donne la possibilité de diriger l’enquête dans cette affaire intervenue à Ndzuani. Quant aux autres infractions de droit commun, meurtre, port d’arme illégal, coups et blessures volontaires, entrave à la circulation, incitation à la violence, c’est au procureur de la République de Mutsamudu qui va  connaitre l’affaire», a-t-il expliqué.

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