Les Comores n’ont pas encore élaboré une politique nationale de promotion et d’intégration de l’IA dans les secteurs de la vie. « Il n’y a pas, à proprement parler, une politique dans ce sens mais nous y réfléchissons », a souligné hier un cadre de l’Agence nationale de développement du Numérique (Anaden). L’intelligence artificielle est limitée, jusqu’ici à des usages personnels.
Le pays, bien que loin des géants technologiques comme la Chine, a de quoi exploiter et explorer pour mettre l’intelligence artificielle dans la vie de tous les jours. Le directeur général de l’Institut Universitaire de Technologie, Ahmed Bacar reconnait des réalisations innovatrices grâce à l’IA parmi lesquelles, « la canne intelligente pour les aveugles, le système d’arrosage automatique guidé par l’IA, le contrôle à distance des appareils tels que des ventilateurs et le portail à reconnaissance faciale, une innovation pour renforcer la sécurité dans certaines structures ». Il ajoute : «Ces avancées, bien que modestes, illustrent les premiers efforts du pays pour s’intégrer dans le mouvement mondial de l’IA et ses applications même si on n’est pas encore en mesure de les rentabiliser ».
Pour lui, l’IA est désormais « incontournable dans de nombreux secteurs » et que « les Comores sont à un tournant crucial » pour une appropriation de cette technologie mondiale. «Aujourd’hui, nous sommes obligés de suivre l’évolution du monde avec l’IA, car dans les prochaines années, on ne pourra plus accomplir les tâches administratives, commerciales et sociales sans l’IA», affirme-t-il. Selon lui, l’intégration de l’IA dans le quotidien devient une urgence mondiale à laquelle les Comores doivent s’adapter pour ne pas être laissées pour compte.
Un investissement financier
Ahmed Bacar souligne que malgré le retard technologique comparé à des pays comme la Chine, qui dispose de systèmes avancés tels que DeepSeek, les Comores peuvent bien combler leur retard grâce à « un investissement financier et règlementaire ». A l’entendre, le pays peut non seulement rattraper son retard, mais aussi se positionner comme un acteur clé dans le développement de l’IA en Afrique. «Si l’État comorien déploie plus d’efforts financiers et réglementaires dans ce domaine, nous pouvons suivre les tendances mondiales, car nous avons des jeunes ambitieux et pleins de talent», souligne Ahmed Bacar.
Il rappelle également qu’un club de développement de l’IA existe déjà au sein de l’université, et qu’il est actif dans la recherche et l’innovation dans ce domaine. « Ces jeunes, formés et motivés, pourraient bien être les catalyseurs du changement nécessaire pour propulser les Comores dans l’ère de l’intelligence artificielle», ajoute-t-il.
L’intégration de l’IA aux Comores peut bouleverser de nombreux domaines comme l’agriculture.
Les rendements agricoles pourraient augmenter significativement grâce au déploiement des outils modernes liés à l’intelligence artificielle ou le traitement des maladies les plus graves qui nécessitent des compétences inexistantes au pays. Les outils peuvent aussi améliorer la vie des gens, surtout ceux qui sont en situation d’handicap comme les enfants autistes. (Nous reviendrons largement sur l’IA aux Comores dans nos prochaines éditions).
Said Toihir (avec A.S.K)