Les pluies de la mousson ont sérieusement endommagé la route menant de Mutsamudu à Sima, au niveau de l’endroit appelé Mpuzini, à deux ou trois kilomètres du chef-lieu.
Depuis le mardi, les voitures passent difficilement : les bus du transport en commun sont obligés par les forces de l’ordre de décharger une partie de leurs passagers avant de traverser l’étroit passage qui reste encore, tandis que la traversée demeure quasiment impossible pour les camions avec chargement.
La mer a en effet ouvert une large échancrure dans cette partie de la route, après avoir démoli cinquante ou soixante mètres de la digue qui la soutenait.
Lutter contre l’extraction du sable
Le même mardi, les services de Travaux publics de l’île ont entrepris d’élargir le passage en creusant le flanc de la colline qui borde la voie, et en remplissant en partie le fossé avec la terre qui en est extraite. Une solution très temporaire, car la terre est bien entendu aussitôt engloutie par la marée.
Il n’y a pas qu’à Mpuzini où la route a cédé à l’impétuosité de la marée en cette saison de fortes pluies et de mer agitée.
A quelques encablures de là, à Pagé précisément, le même événement s’est produit il y a déjà deux semaines avec moins de gravité. Les autorités ainsi qu’une majeure partie de l’opinion pointent du doigt l’extraction du sable marin, qui favoriserait la montée des eaux, laquelle occasionne ces dégâts.
Ainsi, en même temps qu’ils ouvraient la voie à Mpuzini, les engins des Travaux publics ont profité de l’occasion pour ramasser les monticules de sable marin amassés par les extracteurs tout au long de la route de Chikoni (et en attente d’acheteur), pour les reverser à la mer.
“C’est juste en ce moment où l’on vit ces dégâts. Après quelques jours, ils reprendront leur business, jusqu’au prochain Kashkazi”, a commenté un passant. De son côté, le coordinateur de l’action gouvernementale à Ndzuani, Nourdine Midiladji, a soutenu que “l’extraction du sable est une activité permanente dans cette zone”, et qu’il va “adresser une réquisition au maire ou au préfet, pour qu’ils convoquent et écoutent ces groupes d’extracteurs”.
Et d’ajouter : “nous nous sommes entendus avec le syndicat [des transporteurs, ndlr] que désormais il gardera cet endroit pendant la journée, pendant qu’à notre tour nous y assurons la sécurité la nuit. Je lui ai promis d’aller discuter avec les autorités pour avoir une dizaine de vigiles pour les trois ou six mois prochains”, a indiqué le coordinateur.