Le mauvais temps qui sévit ces derniers jours dans la région a provoqué d’importants dommages à Ndzuani, en particulier au port de Mutsamudu. Ailleurs, dans les champs, ce sont des plantations qui ont été en partie détruites. Des rivages envahis par des vagues de plusieurs mètres de hauteur, rendant notamment les routes de Mjihari (Mutsamudu) impraticables pendant les journées de dimanche et lundi. Mais les dégâts les plus spectaculaires ont touché des bateaux.
Le bateau El-Djaanfari a en effet sombré au port de Mutsamudu, le dimanche 23 janvier, après avoir été durement secoué par les vagues. Quelques jours avant, un autre bateau à quai, avait subi d’importants dommages au flanc, mais avait échappé au naufrage. Et le lendemain lundi, un troisième bateau, le Somiafara, en rade près des côtes et à quelques kilomètres du port, a lui aussi sombré, avec une cargaison de ciment à son bord.Un quatrième, le Caledonia, qui est un porte-conteneurs, a échappé aussi de peu au naufrage, d’après les témoignages. Des témoignages affirment que les puissantes vagues ont même fait tomber à la mer des employés du port qui se tenaient sur le bord du quai, et endommagé certaines installations portuaires.
Un, deux et trois bateaux…
Plusieurs bateaux ont en effet dû quitter le port pour se mettre en rade, et éviter ainsi que les vagues les cognent contre le quai. Al-djaanfari était cependant à quai. Mais son propriétaire, Ansuffidine Djaanfari, fait porter l’entière responsabilité de son naufrage aux autorités du port. « C’est une grande perte. Il y a des négligences du côté de la capitainerie. Nous payons nos taxes, mais ils ont refusé de nous venir en aide quand l’eau a commencé à s’infiltrer. Malgré le fait qu’il n’était pas en exploitation, je tiens à ce que les responsables assument leurs responsabilités », a-t-il confié aux journalistes, depuis la France, où il vit.De son côté, la capitainerie, lui rejette à son tour l’entière responsabilité.
«Les décisions que prend ce monsieur ne comptent pas [pour ses collaborateurs qui sont aux Comores] à cause de leurs problèmes familiaux. Nous avons une assignation de la justice, nous avons écrit des lettres, nous avons une ordonnance du président du tribunal, nous avons une réquisition du procureur comme quoi ce bateau devait quitter ce port, car il constituait un danger public…», soutient Aboubacar Houmadi, le capitaine du port.Ils sont en effet souvent nombreux les bateaux àl’état d’épaves qui ne naviguent plus mais qui occupent quand-même les quais du port de Mutsamudu.
Djalali-Eddine Moindze et SM