Pour ces derniers, l’opérateur public est demandeur de l’interconnexion nationale, mais en suivant «les procédures établies». Malgré cet accord qui stipule que les deux opérateurs devaient être interconnectés depuis la semaine dernière, les consommateurs sont toujours dans l’attente.
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Pour le directeur commercial de la société publique des télécommunications, Mohamed Marzouk, cet accord conclu devait être obligatoirement suivi d’un contrat entre les deux sociétés pour les tarifs des terminaisons d’appels.
«Cet accord est venu nous assister pour qu’on trouve une solution, mais en réalité, il faut obligatoirement que Comores Télécom et Telco signent le contrat qui stipule que chaque opérateur payera à l’autre 21 francs pour chaque minute d’appel suivant les exigences du régulateur», a-t-il dit.
Pour paraître plus clair, il annoncera qu’il ne peut pas y avoir d’interconnexion sans contrat bien que la partie physique de l’étape ait déjà été réalisée. L’accord demande aux deux protagonistes de respecter les tarifs de l’Autorité nationale de régulation des techniques de l’information et des communications (Anrtic).
Deux factures envoyés
Depuis le 4 février dernier, celle-ci a fixé les tarifs des terminaisons d’appels à 21 fc la minute pour les deux opérateurs, et le 18 mai, elle a proposé des fourchettes de prix pour les appels internationaux. Le régulateur a, de surcroît, demandé à Comores Télécom de diminuer ses tarifs et à Telco de les rehausser afin d’éviter une forme de «concurrence déloyale».
Selon Mohamed Marzouk, la signature d’un contrat et la publication des catalogues des tarifs sont préalables à l’établissement de l’interconnexion. Cette vision des choses ne concorde pas avec celle de Telco qui demanderait l’effectivité de l’interconnexion avant de signer le contrat.
«Pour la fibre optique, nous avons effectué l’interconnexion avant la signature du contrat. Mais, malgré deux factures envoyés, Telco n’a toujours pas payé. Apparemment, elle compte sur cette stratégie, mais sans contrat, il ne peut y avoir d’interconnexion», a souligné le directeur commercial de l’opérateur historique pour qui, «si Telco le souhaite, l’interconnexion sera en vigueur dès le premier juin».
Pour le directeur technique, Bayhaki Kaambi, les travaux pour l’interconnexion vont bon train. Il a tenu à dénoncer le courrier de Telco qui parlait d’incompétence des techniciens de Comores Télécom qui auraient pourtant aidé ceux de Telco à faire une fiche interconnexion.
«Pour s’interconnecter, il y a des fiches interconnexion avec des éléments techniques à programmer. Telco a envoyé très tardivement sa fiche et même pour les sms, c’est samedi dernier que nous avons reçu les données», devait-il argumenter.
Pour lui, Comores Télécom est une société nationale par conséquent, elle ne peut pas aller à l’encontre des décisions des autorités. «Nous voulons juste le respect des procédures», a-t-il confié.
S’agissant de la politique commerciale de l’entreprise, Mohamed Marzouk expliquera que Comores Télécom est leader, que le client est au cœur de la politique commerciale et que les recettes sont en hausse.
«À titre d’exemple, en quatre jours de promotion, nous avons enregistré seize mille abonnés et nous avons vendu neuf mille kits Huri», a-t-il précisé.
L’opérateur national a tenu à informer que désormais les tarifs en vigueur sont ceux proposés par l’Anrtic et que pour un appel Huri vers Telma la minute sera facturée à 75 francs.
Et à Marzouk d’envoyer un dernier pique à son concurrent qui serait en promotion depuis six mois et qui préférerait faire le buzz que de travailler. «Nous attendons qu’il dépose son catalogue de tarif à l’Anrtic et qu’il vienne pour la signature du contrat entre les deux sociétés pour avoir l’interconnexion le premier juin», a-t-il conclu.