La mesure d’interdiction du commerce informel est mal accueillie par les concernés. L’arrêté n°022-004.CM de la mairie de Moroni publiée le 30 mars dernier portant sur “l’interdiction du commerce informel sur les trottoirs et les places publiques” a pris effet dès le lendemain du Ramadhwani, spécialement au marché Volo Volo. En effet, la matinée du deuxième jour du mois béni a été marquée par l’interdiction des vendeurs des trottoirs allant de Philips à Comores télécom. Il s’agit d’une initiative de la police municipale qui souhaiter faire respecter les dispositions de l’arrêté. Mais cela a fait l’effet d’une surprise pour ces commerçants qui, visiblement, n’étaient pas au courant de cet arrêté. “À peine qu’on ait étalé nos marchandises, la police municipale est venue nous sommer de quitter les lieux”, a confié, ébahi, Youssouf Kamaridini, vendeur de vêtements sur les trottoirs de Sonelec.Toujours selon l’arrêté municipal, les terrains d’Oasis, Zilmadju, Kalaweni ou encore la grande cour d’Al-watwan devaient accueillir les vendeurs expulsés des trottoirs.
Qu’en est-il des points de vente indiqués ?
Lundi matin, certains parmi eux se sont organisés, tant bien que mal, pour vendre leurs produits sur la petite ruelle qui mène vers Al-watwan. “Nous devons nous adapter pour au moins avoir de quoi rompre le jeûne”, a déclaré une vendeuse. D’autres déplorent le manque de visibilité que fait l’objet les points de vente proposés par la municipalité. “Réellement, qui va se déplacer jusqu’à Oasis pour acheter quelque chose qu’il peut trouver à Volo Volo ? C’est une politique d’endettement que nous réserve la mairie”, devait pester un commerçant qui requiert l’anonymat. Autre fait inquiétant : les fameux points de vente indiqués n’ont, pour l’heure, connu aucun aménagement. Le conseiller chargé de l’Urbanisme de la mairie de Moroni, Ahmed Saïd Soillihi, nous a expliqué que, de tous ces espaces, sauf celui de la place Kalaweni “avait besoin d’installation de tentes”.
Pour tenter de trouver un consensus, une délégation de quatre vendeurs a rencontré des responsables de la mairie. A entendre Ahmed Saïd Soilihi, la rencontre aurait été infructueuse. “Nous leur avons fait savoir qu’on ne pouvait revenir sur l’arrêté municipal, mais ils se montrent résistants”, a-t-il avancé. En effet, les vendeurs ont repris leurs activités depuis lundi après-midi contre la volonté de la mairie. Mikidashi Mouhamadi, vendeur de goûters, affirme qu’il ne compte pas arrêter ses activités. “Tant qu’on aura pas de places jouissant d’une bonne visibilité pour nous accueillir, on reviendra”, devait-il préciser, non sans colère.
Dans son opération de réduction et de contrôle du trafic routier, la mairie de la capitale est soutenue par Usukani wa masiwa. Le porte-parole de l’organisation syndicale a indiqué qu’une rencontre avec la gendarmerie nationale est prévue dans la semaine. Parmi les décisions qui devraient être prises, “les transporteurs qui ne travaient pas en ville ne peuvent pas rentrer au marché Volo Volo passé 8h du matin”, a déclaré Moustoifa Hamidou, avant de faire savoir que la gendarmerie nationale a procédé au délogement des vieilles carcasses de voitures qui pullulent dans les rues de Moroni.
Housni Hassani