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Interdiction de vendre sur les trottoirs de la capitale I Une aubaine pour le comité local d’Ikoni ?

Interdiction de vendre sur les trottoirs de la capitale I Une aubaine pour le comité local d’Ikoni ?

Société | -   Adabi Soilihi Natidja

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Les vendeurs ambulants, interdits d’activités sur les trottoirs de la capitale, ont trouvé où faire leur business. Le comité local de la ville d’Ikoni leur a ouvert les portes du «Coco-Palms Market» connu par «Shindo sha Ikoni». Vendeurs et marchands s’y croisent. De passage vers Ikoni, au vu des locaux déjà construits, percevoir l’entrée principale de ce grand marché est un grand défi.

 

Partis de Moroni, les petits commerces des deux marchés de la capitale sont actuellement accueillis au marché d’Ikoni. A l’approche du mois sacré de Ramadhwani, le maire de Moroni avait lancé des travaux dans les marchés qui visent à désengorger la capitale du pays et diminuer les embouteillages. Abdoulfatah Said Mohamed disait vouloir rendre la circulation fluide et assurer la sécurité des piétons. Le maire a mis à exécution une stricte mesure d’interdiction, avec effet immédiat, d’occuper les trottoirs pour les commerces.

La place Kalaweni n’était pas jugé idéale

L’alternative était de transférer ces petits commerces, principaux gagne-pains de plusieurs jeunes, vers la place Kalaweni au centre de Moroni. Pour la majorité de ces jeunes commerçants, la réponse de la mairie n’était pas la bienvenue. La place Kalaweni n’était pas jugé idéale pour accueillir des vendeurs à cause du manque d’abri de substitution en cas de pluie ou de grand soleil. «Kalaweni, certes, est une zone spacieuse, mais on risque de ne rien vendre. Personne n’est habitué à l’endroit. Aux abords des marchés, les clients faisaient une pierre deux coups : faire leurs courses et en même temps, acheter au marché ce que le client a oublié», a déclaré un vendeur qui s’est présenté au nom de Halidi.


Les vendeurs ont donc décidé de se tourner vers le marché d’Ikoni. Un comité de la ville a sauté sur l’occasion en proposant un nouveau lieu de vente pour ces jeunes commerçants. Coco Palms Market communément appelé «Shindo sha Ikoni» ouvre ses portes aux jeunes commerçants. En moins d’une semaine, d’innombrables stands ont été construits.


Vendeurs et marchands s’y croisent. De passage vers Ikoni, au vu des locaux déjà construits, percevoir l’entrée principale de ce grand marché est un grand défi. Actuellement, on y trouve un peu de tout : habits, denrées alimentaires, produits cosmétiques, appareils électroménagèrs, chaussures, de toutes marques, de toutes couleurs et de toutes formes. Un peu plus au nord-est, l’on retrouve le coin réservé aux produits carnés. L’odeur du poisson frais interpelle les clients.

Faible fréquentation des clients

Rencontrée au Coco-Palms Market samedi en début de journée, Mama Rahma, comme bien d’autres marchands qui font le plein chaque jour, se réjouit de l’ouverture de ce marché. Depuis une semaine déjà, elle n’est pas allée à Volo volo, «puisque tout y est à des prix pas des très abordables». La dame ajoute : «ils vendent pratiquement tout ce qu’il faut. Mais leurs prix ne concordent pas avec ceux de Volo-volo. Tout est cher», s’écria-t-elle, restant tout de même optimiste. Pour elle, les prix seront cassés après l’augmentation du nombre de marchands. «Les prix seront à la portée de tous», présage-t-elle.


Au marché « Coco Palms Market », le kilogramme de tomate était, à notre passage, à 1500fc, un tas de trois maniocs à 2000fc, celui de quatre petites patates douces à 2000fc, le kilogramme de thon à 1750fc, la viande à 3500fc. Point de trace des tas de bananes, de maniocs et de patates autrefois vendus à 1000fc. Aroibiya qui vend des boubous un peu plus au centre de ce grand marché fait état d’une faible fréquentation du marché. «Ce qui ne me permet pas d’écouler mes produits comme quand j’étais à Volo-volo. On dirait que les citoyens ne sont pas encore au courant où nous nous retrouvons. J’espère dans tout ça que c’est parce que c’est le début et que dans une semaine, on ne regrettera pas de venir ici tous les jours», a-t-elle exprimé.


Un des membres de la commission quadripartite (comité local, justice, les Chinois et la municipalité) dénommé Ismaël Ahmed Mze a détaillé le plan d’organisation du marché. «On veillera à ne pas mélanger les étalages des poissons avec ceux des chaussures. Chaque zone sera dédiée à des produits propres et un nombre de marchands déterminé. Encore moins qu’il ait des ordures éparpillées partout. On va aussi les recenser pour être sûr de qui travaille ici ou pas».


Rappelons que les vendeurs du marché Volo-volo sont assujettis à certaines taxes. Au marché d’Ikoni, aucune taxe n’a été annoncée pour l’instant. Selon un des vendeurs dénommé Ahamada, «le comité local leur a dit de vendre gratuitement pendant trois mois. C’est à partir de là qu’ils nous demanderont de payer des taxes». Des propos vite réfutés par un des membres dudit comité qui dit que le montant de la taxe et les modalités de paiement ne sont pas encore établies. Des réflexions sont en cours.

 

 

 

 

 

 

 

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