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Interview I «Nous demandons plus de responsabilité et beaucoup de civisme à la population», le chef de brigade, Ramadhani Mdahoma

Interview I «Nous demandons plus de responsabilité et beaucoup de civisme à la population», le chef de brigade, Ramadhani Mdahoma

Société | -

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Le Chef de la Sous-commission de sécurité dans l’action de prévention et la lutte contre le coronavirus, le commandant de la gendarmerie nationale, le chef de brigade, Ramadhani Mdahoma, nous parle des missions de sa sous-commission, des actions engagées et des difficultés rencontrées sur le terrain.

 

Pouvez-vous nous parler des principales missions de votre sous-commission ?
Notre sous-commission est chargée de plusieurs missions. Il y a la surveillance des frontières. A côté de nos frontières officielles, ports et aéroports, comme nous sommes un pays insulaire, nous avons aussi placé des agents des forces de l’ordre pour contrôler plusieurs points, comme les côtés et les plages.

Et comment cela se passe ?
Le travail se fait avec la rigueur qu’il faut. Et avec la collaboration de certaines associations et des autorités locales, nous arrivons à intercepter tous ceux qui ont pu échapper à la vigilance des forces de l’ordre stationnées sur les côtes. Ils sont dénoncés et interpellés. A Ndzuani et à Mwali, plusieurs embarcations motorisées ont été brûlées.

Est-ce que la mission de la Sous-commission se situe seulement sur la surveillance des côtes et des frontières ?
Non. Nous avons aussi la charge de veiller sur les sites de mise en quarantaine au niveau des trois îles.
A part la mission de surveillance, les médecins membres de la Sous-commission suivent les personnes mises en quarantaine par des examens et prises régulières des températures. Et, au terme des jours requis, ils délivrent un certificat de sortie, si la personne ne présente aucun symptôme. Nous avons également la responsabilité de sécuriser les sites d’isolement, c’est à dire les lieux où sont transférés les malades et les personnes qui présentent des symptômes. Ensuite, nous avons une mission de protection civile. Nous assurons le transfert des malades dans les hôpitaux. Parallèlement à cela, nous avons la charge de mener des actions de désinfection des maisons et du milieu environnemental de la famille des malades et des personnes suspects. Nous avons également la mission de faire respecter et appliquer les decrets et arrêtés relatifs à la réglementation des heures d’ouverture et de fermeture des marchés, l’interdiction des prières collectives, les regroupements des personnes de plus de 20 personnes et les mesures de distanciation. L’exécution du couvre-feu fait aussi partie de notre mission.

Justement par rapport au couvre-feu, certaines personnes avancent des critiques contre certains agissements de vos éléments. Qu’en dites-vous ?
Vous savez, notre population n’est pas habituée à une telle opération, surtout quand elle est contrainte de ne pas sortir entre 20h et 5h du matin. Sûrement, il va y avoir parfois des incompréhensions entre la population et les forces de l’ordre, donc certaines difficultés peuvent surgir. Mais cela s’observait au début. Mais, au fur et à mesure, la population fait preuve de responsabilité et de civisme.

Plusieurs infractions ont été enregistrées avec des amendes que beaucoup de gens estiment injustifiées. Qu’avez-vous à dire par rapport à ces amendes ?
Les gens ne doivent pas imaginer qu’il s’agit d’une amende créée par la gendarmerie, non. Cela s’applique en vertus d’infractions de 3ème catégorie, conformément à l’article 12-5 du code de contravention. Et la population doit à cet effet comprendre qu’en cas de non-paiement, il peut être engagé contre la personne concernée une procédure dite «contrainte par corps». C’est à dire une procédure judiciaire.

Concrètement, comment cela se passe ?
Après l’infraction, la gendarmerie établit un procès-verbal qui est envoyé au président du tribunal de première instance de Ngazidja, Mwali ou Ndzuani. Cela dépend de là où l’infraction a été commise. Et puis le président du tribunal fait ce qu’on appelle «une ordonnance d’arbitrage» qui fixe le montant de l’amende à payer.

Rencontrez-vous des difficultés pour accomplir votre mission ?
Non pas du tout. Parce que s’agissant du personnel, nous en disposons suffisamment. Nous avons les militaires, les gendarmes, les policiers et les agents de la protection civile, même si certains membres de la Sous-commission ont besoin d’une formation. Aussi, il faut que la population prenne conscience du danger du coronavirus et comprenne que ce que nous faisons, c’est pour le bien et l’intérêt de tous. Nous demandons plus de compréhension, de responsabilité et beaucoup de civisme.

M.M

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