Une journée de sensibilisation sur l’accord portant création la Zlecaf (zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) a été organisée, il y a une semaine, par le ministère de l’Économie à Ndzuani. Une initiative de l’Union africaine formalisée en mars 2018 lors du sommet des chefs d’État à Kigali, au Rwanda. L’Union des Comores est signataire de l’accord. Plus de 4 années durant, le gouvernement espère ratifier «très prochainement, disons avant la fin de l’année 2023», d’après le directeur général de l’Economie, Abdou Nassur Madi. En tout, 54 États ont signé l’accord mais seulement 44 pays l’ont ratifié. «Il reste dans cette liste 10 pays qui n’ont pas ratifié l’accord, parmi lesquels, les Comores, la Libye et la Somalie», rappelle Abdou Nassur Madi. Selon lui, l’objectif est de sensibiliser les acteurs économiques et la population sur la Zlecaf, à la demande de l’Assemblée nationale avant que celle-ci engage une action législative en la matière.
Des échanges commerciaux et de services
«C’est un marché africain d’échanges commerciaux et de services. Le continent a compris que faire partir les matières premières dans d’autres continents fragilise les initiatives d’investissement en Afrique. Comme les parfums, nous exportons les matières premières, et nous ne vendons que le produit fini. Nous voulons que les produits les plus consommés en Afrique soient produits par les Africains», dit-il.
Les impacts financiers de cette zone de libre-échange sont couverts par une enveloppe de 10 milliards de dollars. «Cet accord sous-entend des pertes des recettes douanières puisqu’ils doivent être supprimés sur certains produits. Nous vivons grâce aux recettes douanières. Dans ce sens, un financement est prévu par l’Union africaine pour compenser les pertes subies par les pays qui vont adhérer à la Zlecaf. C’est Afreximbank qui détient ces fonds», fait savoir Abdou Nassur Madi.
Des garde-fous législatifs
Les produits comoriens tels que la vanille, l’ylang-ylang et le girofle seront potentiellement protégés. Dans ce sens, l’Assemblée nationale devrait ratifier l’Accord en question. "Nos élus demandent que la population soit sensibilisée, informés avant la ratification. Nous attendons cette dernière avant la fin de cette session parlementaire ou au plus tard en avril 2023", fait savoir le directeur général de l’Économie et du Commerce.
"L’accord classe trois catégories de produits. Des produits vont subir une baisse des droits de douane et d’autres seront exclusivement exemptés de droits de douane. Nous avons l’entier monopole des produits à libéraliser. Maintenant, 90 % des produits peuvent être libéralisés. 7 % peuvent être libéralisé plus tard avec les conditions adéquates. Il y a également 3 % des produits qui sont exclus de la libéralisation. Ce sont des produits typiques et propres à notre pays", dit-il. De leur part, les acteurs économiques présents semblent ne pas être rassurés. Ils demandent la vulgarisation des textes « Dans la réalité, ce n’est jamais la même chose que ce qui est expliqué. Rien que les produits régionaux tels que le sel nous coûte un bras", fait savoir Mohamed Abdallah présent dans l’atelier.
Par Ahmed Zaidou (Stagiaire)