Certains cherchent refuge là où le soleil est moins intense, comme Ali Hamada, père de quatre enfants résidant à Moindzadza Mboini, qui se rend à Moroni depuis mardi pour trouver un carton de poulet de 10 kg pour nourrir sa famille. «On nous a dit qu’il y en aurait aujourd’hui, j’espère m’en procurer, Incha Allah », confie-t-il, en implorant le Seigneur.Ali Hamada n’est pas seul à souffrir de cette situation. À quelques pas de là, en face des conteneurs alignés sur la route, Zainoudine Soilihi, informaticien à l’Université des Comores et père de famille, cherche également du poulet depuis quatre jours. Il est déterminé à acheter trois cartons pour faire son stock du mois. «Je fais des allers et retours depuis des jours, malgré les embouteillages. Je suis même allé jusqu’à un dépôt de Hadudja, mais il n’y en avait pas. Je garde espoir pour aujourd’hui», dit-il.
Malgré les déplacements infructueux des clients, Abdouramane Toujman Tainamor, le directeur commercial du magasin Bahia, nous assure avoir réceptionné deux conteneurs. Le premier «sera ouvert ce jeudi à 14 heures et les cartons seront vendus à 12 mille 500 francs», assure-t-il. Jusqu’ici, les prix pratiqués étaient plutôt prohibitifs. « Nous avons relevé des cas de personnes malveillantes revendant leur carton de poulet devant notre magasin à 15 000 francs, un prix qui va à l’encontre des directives du ministère de l’Économie. Nous les chassons ; ces individus n’ont aucun lien avec notre société », affirme-t-il.
Notons par ailleurs qu’ici, les ventes commencent à 7 heures et se terminent à 18 heures, mais la gestion logistique reste difficile. «La demande est forte en ce moment, nous sommes les seuls grossistes à en avoir depuis le début du ramadan. De nombreuses familles viennent s’approvisionner, ce qui entraîne une affluence importante», explique le jeune entrepreneur.