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Journée africaine de lutte contre la corruption I Le manque de volonté politique et l’impunité ont été pointés du doigt

Journée africaine de lutte contre la corruption I Le manque de volonté politique et l’impunité ont été pointés du doigt

Société | -   Nazir Nazi

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Le positionnement des Comores, à la 153ème pays le moins corrompu sur les 180, pousse à l’Ong Mbinga ya Masiwa à considérer que le plus grand défi de la lutte contre la corruption en Union des Comores est en ce jour de revoir la volonté politique des gouvernants qui prônent la bonne gouvernance et l’Etat de droit, sans que cela se traduisent par des réformes en profondeur pour en finir avec l’impunité.

 

«Combattre la corruption grâce à des systèmes judiciaires efficaces et efficients» est le thème choisi cette année pour célébrer la journée africaine contre la corruption ce samedi 11 juillet à Moroni. Une occasion pour l’Ong Mbinga ya Masiwa d’organiser une conférence-débat dans les locaux de la Maison de l’emploi pour partager l’inquiétude exprimée par la majorité de la population. Une préoccupation qui serait justifiée par l’indice de perception de la corruption 2019 publié par Transparency International plaçant les Comores au 153ème pays le moins corrompu sur 180 pays, en se basant sur des enquêtes et des expertises pour mesurer le niveau de corruption dans le secteur public des pays et territoires.


Une position incitant le président de l’Ong, Housseine Abdoulfatah, à pointer du doigt le manque de combat efficace contre ce fléau. «Le plus grand défi de la lutte contre la corruption en Union des Comores, à ce jour, est le manque de volonté politique des gouvernants qui prônent la bonne gouvernance et l’Etat de droit, sans que cela se traduisent par des actions déterminantes de réformes et de lutte contre l’impunité», a-t-il dénoncé. A l’en croire, le manque de transparence alimente la corruption, un fléau auquel les pauvres et les personnes vulnérables paient le plus lourd tribut.


A son tour, le juriste spécialiste en gouvernance et management public, qui a dirigé ladite conférence, a, par ailleurs, insisté sur l’utilité et le rôle d’une commission ou d’une agence de lutte contre la corruption dans un pays. «Elle peut jouer un rôle de sensibilisation et de prévention avant même cet acte incriminé par la loi de 2008 et autres. Par contre, le parquet ne fait que réprimander un acte déjà consommé. Médecin après la mort», a souligné Anzaouir Ben Alioiou. A l’entendre, le code pénal, le code général des impôts et le code électoral ainsi que le code de passation des marchés publics ont incriminé beaucoup d’actes constitutifs de corruption avant même la loi de 2008.


Au cours de cette conférence-débat, plusieurs participants ont presque fait le même constat par rapport à ce fléau. «L’arsenal juridique est bien équipé avec des sanctions sévères. Mais, son application est loin d’être effective aux yeux des Comoriens» Pour les participants, la suppression de la commission nationale de lutte contre la corruption n’a pas arrangé la situation.

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