La journée de la tortue marine a été célébrée hier, jeudi 19 juin, à Itsamia, une localité écotouristique de l’Est de l’île de Mwali. L’évènement a vu la participation du chef de l’État, Azali Assoumani, ainsi que des membres du gouvernement, des autorités militaires et civiles, et des partenaires internationaux mobilisés en faveur de la protection de l’environnement.
Il s’agit de la vingt-septième édition depuis que l’association pour le développement socioéconomique d’Itsamia (Adsei) et le Parc national de Mwali (Pnm) ont pris l’initiative de mettre en place avec la communauté de ce village cette journée pour mieux protéger cette espèce marine emblématique de la localité.
Cette journée est aussi l’occasion, selon les promoteurs, de sensibiliser le public plus précisément les générations futures, sur le travail à engager constamment pour protéger la biodiversité marine et les pousser à capitaliser les efforts consentis pour cette noble cause, à savoir la protection des tortues marines et leurs habitats.A Itsamia, la torture marine représente, à la fois, une valeur écologique, touristique, économique, historique et socioculturelle. Mais, malgré les efforts entrepris pour sa protection, cette espèce est menacée par des braconniers. Et ces derniers sont devenus les premiers ennemis des habitants de la région. Et celle-ci appelle à un accompagnement pour mieux lutter contre le braconnage.
«Chaque année, nous brûlons des vedettes des braconniers ici à Itsamia. Malheureusement, nous déplorons l’absence des mesures judiciaires contre ces destructeurs de l’environnement », a déploré le secrétaire général de l’Adsei, Kadder Attoumane. A Itsamia, a-t-on appris, près de 30 000 tortues marines montent chaque année pour pondre ou se divertir.
Cette célébration organisée, sous le thème «Mettre fin aux déchets plastiques dans le pays » coïncide avec la journée mondiale de l’environnement. C’est pourquoi le ministre de l’Environnement, Abubakar Ben Mahamoud, a saisi l’occasion pour souligner l’importance de réduire les déchets plastiques. Ces derniers représentent, selon lui, «un danger potentiel pour la survie des tortues ».
La gouverneure de Mwali, Chamina Ben Mohamed, a, pour sa part, lancé un cri d’alarme contre la déforestation. Ce phénomène a pris, à l’en croire, une ampleur considérable dans cette île classée parmi les réserves mondiales de biosphère de l’Unesco. « Les rivières se tarissent à cause de l’abattage des arbres. Ce qui provoque des érosions massives qui se poursuivent jusqu’à la mer et causent des dégâts majeurs. L’implication de chacun est indispensable pour la survie de nos tortues», a déclaré la gouverneure, appelant à «une mobilisation massive de la population pour cette cause ».
A son tour, le président Azali Assoumani s’est dit prêt à accompagner toute initiative visant à la réduction des déchets plastiques dans les plages. « Chaque année des tortues meurent à force d’avaler des objets plastiques. Ainsi, je vous assure de l’accompagnement du gouvernement pour une protection optimale de ces espèces emblématiques car bientôt nous allons accueillir l’organisation des Jeux des îles de l’Océan indien. Il est impératif d’offrir à nos hôtes des plages propres à zéro déchet. Ce sera également l’occasion de montrer au monde entier les valeurs de nos écosystèmes », a souligné le président de la République qui, avec les autorités présentes, ont apporté un appui financier symbolique à l’Adsei et à l’école primaire publique de ce village, en soutien à leurs travaux visant à promouvoir les actions de sensibilisation des habitants et de protection de l’écosystème marin.
Le chef de l’Etat a procédé à une mise à l’eau des bébés tortues à la plage d’Itsamia. Un podium des artistes locaux ainsi qu’une danse traditionnelle de tam-tam de bœuf animée par l’orchestre de Nyumachuwa, Asmum, a bouclé la journée.
Pour rappel, plusieurs autres activités ont été organisées dans ce village à l’occasion de cet événement, notamment une course de 100 mètres pour les femmes, une compétition de natation et une opération de reboisement.
