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Journée de lutte contre la corruption I Azali Assoumani appelle à une mobilisation nationale

Journée de lutte contre la corruption I Azali Assoumani appelle à une mobilisation nationale

Société | -   Hamidou Ali

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À l’occasion de la Journée internationale de lutte contre la corruption, les autorités comoriennes ont appelé à une mobilisation nationale, en misant sur l’éducation, la jeunesse et des réformes pour renforcer l’État de droit.

 

La Journée internationale de lutte contre la corruption a été célébrée hier mardi à l’hôtel Retaj à Moroni, en présence de nombreuses personnalités, dont le chef de l’État, le président de l’Assemblée nationale, des représentants du Système des Nations unies et des acteurs institutionnels et de la société civile. Le thème retenu cette année, «Unis avec la jeunesse contre la corruption : former l’intégrité de demain», a placé l’éducation et l’engagement des jeunes au cœur des débats.
Dans son allocution, le président de la République a rappelé que la lutte contre la corruption concerne l’ensemble de la société. Qualifiée de «menace réelle pour le développement accéléré du pays», la corruption affaiblit l’État, détourne les ressources publiques, creuse les inégalités et érode la confiance entre les citoyens et leurs institutions. « La corruption n’est pas une notion abstraite, elle a des effets concrets et destructeurs. Pour mieux l’éradiquer, la culture et l’éducation constituent des bases fondamentales», a-t-il dit.

La transparence et la probité

Le chef de l’État a appelé les lanceurs d’alerte, la société civile, les médias, le secteur privé, les autorités religieuses, les éducateurs, les familles et, en premier lieu, la jeunesse, à s’engager sans réserve dans la défense de l’intérêt général. Azali Assoumani a également évoqué les avancées enregistrées dans la formalisation du système national de déclaration de patrimoine, présenté comme un pilier essentiel de la transparence de la vie publique et de la prévention des conflits d’intérêts. Toutefois, il a été rappelé que des manquements avaient été signalés par le passé concernant le respect de cette obligation par certaines autorités.Prenant la parole, la présidente de la Chambre anticorruption, Fahamoe Youssouf, a rappelé l’importance de cette journée instituée en octobre 2003, qui vise notamment à sensibiliser les populations aux méfaits de la corruption, renforcer les mécanismes de prévention et promouvoir une bonne gouvernance fondée sur la transparence et la probité. Elle a mentionné les progrès réalisés par l’Union des Comores dans l’Indice de perception de la corruption de Transparency International : le pays est passé du 162ᵉ au 152ᵉ rang mondial, avec un score de 21 sur 100. «Les Comores demeurent en catégorie C, mais notre trajectoire est clairement définie : atteindre la catégorie B à l’horizon 2030, voire la catégorie A, à condition de maintenir une dynamique soutenue et cohérente», a-t-elle déclaré.

 

"Le chef de l’État a appelé les lanceurs d’alerte, la société civile, les médias, le secteur privé, les autorités religieuses, les éducateurs, les familles et, en premier lieu, la jeunesse, à s’engager sans réserve dans la défense de l’intérêt général. Il a également évoqué les avancées enregistrées dans la formalisation du système national de déclaration de patrimoine, présenté comme un pilier essentiel de la transparence de la vie publique et de la prévention des conflits d’intérêts."


De son côté, le ministre des Finances a insisté sur l’impact économique de la corruption, qu’il a qualifiée de « menace directe pour le développement, la stabilité institutionnelle et la confiance des citoyens ». Ibrahim Mohamed Abdourazak a mis en avant plusieurs réformes engagées, dont «le renforcement du cadre juridique avec la loi n°22-011/AU de 2022 et son décret d’application de janvier 2025», «la prévention des conflits d’intérêts», «la traçabilité des flux financiers et le rappel strict des procédures de passation des marchés publics à travers la circulaire ministérielle du 17 mai 2025 ».Le ministre a également évoqué les réformes fiscales et douanières en cours, notamment «la rationalisation des exonérations fiscales», «la digitalisation des procédures de déclaration et de paiement », ainsi que « le renforcement des contrôles pour réduire les risques de fraude». «La lutte contre la corruption est désormais une politique nationale structurante, soutenue par des réformes clés dans différents domaines », a-t-il affirmé.La dimension morale et religieuse de la lutte a été abordée par le prédicateur Abdallah Mohamed Chakir, qui a montré les dangers de l’usage abusif et sans contrôle des biens de l’État, argent des contribuables. S’appuyant sur des versets coraniques et des récits prophétiques, il a rappelé «les conséquences néfastes de la corruption pour les corrupteurs, les corrompus et ceux qui la favorisent», appelant chacun, à commencer par les dirigeants, à « s’en préserver».

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