La Mosc-Anjouan (Maison des organisations de la société civile de l’île d’Anjouan) a célébré, le jeudi 10 décembre au siège de la Ccia (Chambre de commerce, d’industrie d’artisanat), la journée internationale de lutte contre la corruption (celle-ci est normalement célébrée le 9 décembre).
Le choix de la Ccia est justifié par le fait que la Mosc-Anjouan dirige depuis un moment un projet dit d’Appui à la mobilisation du secteur privé dans la lutte contre la corruption. Les deux dernières années, la célébration avait été organisée au centre universitaire de Patsy, car “la sensibilisation ciblait beaucoup plus le monde estudiantin”.
Dans son discours, Ahmed Malide, le président de la Mosc-Anjouan, a voulu montrer que l’engagement de son organisation dans la lutte contre la corruption a bien produit des résultats, contrairement à ce que certains pensent.
Ainsi, parmi les acquis de sa campagne de sensibilisation sur la prévention contre la corruption, engagée depuis 2014, l’on doit notamment compter “l’élaboration de la Stratégie nationale de prévention et de lutte contre la corruption”, “la signature de la charte des Osc contre la corruption” ainsi que “l’obligation des candidats aux élections de présenter leurs déclarations du patrimoine”. Malide a exhorté, à la fin de son intervention, “tous les acteurs du développement du pays à respecter ces acquis”.
La célébration de cette année a comme thème “rétablir avec intégrité”. D’après l’Onu (Organisation des Nations unies), ceci “souligne que seule la mise en place de mesures efficaces d’atténuation de la corruption permettra un meilleur rétablissement, tout en insistant sur le fait qu’un rétablissement inclusif de la Covid-19 ne peut être réalisé qu’avec intégrité”. Pandémie oblige, la journée anti-corruption de cette année ne pouvait donc pas en être dissociée.
Dans son message, le Secrétaire général de cette organisation planétaire, Antonio Guterres, a rappelé que “ces dernières années, la colère et l’exaspération ont éclaté face à des dirigeants et des gouvernements corrompus”, faisant que “dans certains pays, la population est descendue dans la rue pour réclamer la justice sociale et l’attribution des responsabilités”.
Et “alors que ce problème est déjà source de préoccupation, la crise engendrée par la Covid-19 ouvre la voie à de nouvelles pratiques de corruption. Les pouvoirs publics dépensent leurs ressources à la hâte pour remettre les économies sur les rails, fournir une aide d’urgence et acheter des fournitures médicales. Aussi, la surveillance se relâche parfois”.
Sur ce point précis, le président de la Mosc-Anjouan a relevé que durant la pandémie, le gouvernement comorien a affiché la totalité de l’aide obtenue et destinée à soutenir la population. Elle admet que sa gestion a été efficace, mais qu’”il manque la transparence aussi bien sur le plan de la santé que sur la relance de l’économie nationale (sic)”.