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Journée de l’Europe I La jeunesse au cœur du programme de la semaine

Journée de l’Europe I La jeunesse au cœur du programme de la semaine

Société | -   Housni Hassani

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«Redonner de l’espoir», «servir d’exemple», exempter les jeunes des répercussions des erreurs du passé, tels sont, entre autres, les grands enjeux de la semaine de l’Europe dont les festivités démarrent aujourd’hui, d’après l’ambassadeur de l’Union européenne aux Comores avec résidence à Antananarivo, Giovanni Di Girolamo. Le diplomate d’origine italienne a, par ailleurs, évoqué de nombreux sujets, notamment la formation professionnelle, son bilan politique et la relance de la coopération ou encore la société civile, dont l’Ue prévoit «d’octroyer 500 millions fc».

 

L’Union européenne(Ue) célèbre, le 9 mai de chaque année, la journée de l’Europe. A cette occasion, l’ambassadeur de l’Ue auprès de l’Union des Comores, Giovanni Di Girolamo, à travers une visioconférence suivie vendredi dernier depuis le bureau de l’Ue à Moroni, s’est prononcé sur le programme de la semaine, mais également sur la portée historique de cette journée. En effet, à l’aube des années 50, le Vieux continent subit les affres de la Deuxième guerre mondiale, avec un déclin sans précèdent, portant les stigmates des deux principaux conflits. Pour amorcer le renouveau de l’Europe, une politique d’entente était alors jugée indispensable.


Le salut viendra finalement de la France, incarné par Robert Schuman, qui, le 9 mai 1950, au salon de l’Horloge du Quai d’Orsay à Paris, prononcera le célèbre discours baptisé le «Discours Schuman». Un discours «courageux et révolutionnaire», juge Giovanni Di Girolamo, compte tenu des tensions, encore vives, entre l’Allemagne et la France, son ancienne terre d’occupation. Ce discours sera considéré comme «le texte de la construction européenne». Et, 72 ans après, «l’Europe a grandi», avance Giovanni Di Girolamo. «Le message universel de cette année est de montrer qu’on peut passer de la haine à l’amitié, à la confiance et à la collaboration», devait-il rappeler avant d’ajouter qu’aucune haine n’était éternelle.

La jeunesse à l’honneur

La thématique choisie cette année est loin d’être un fruit du hasard, à en croire l’ambassadeur de l’Ue. Plusieurs éléments auraient pesés dans la balance. Parmi eux, la crise liée à la Covid-19. Deux ans après son apparition, certaines sociétés peinent à se remettre des séquelles, économiques, sociologiques, ou encore culturelles infligées par le virus. L’Union européenne serait convaincue que le souffle tant espéré par ces sociétés, les Comores y compris, passera forcément par la jeunesse. «Nous avons adapté le choix de cette tranche d’âge à la réalité du pays. Elle est pressentie pour être le fer de lance du renouveau des Comores», a assuré Giovanni Di Girolamo. D’autre part, «les jeunes incarnent l’avenir. Nous devons servir d’exemple et leur donner de l’espoir. Nous avons essuyé de nombreuses guerres, mais ils n’ont pas à payer le prix des erreurs du passé», a renchéri le diplomate.

Comment faire, alors, pour alimenter en espoir, cette tranche d’âge, parfois lésée, prise en tenaille par le chômage ? Le chantier est immense, certes, reconnait Giovanni Di Girolamo, mais peut se réaliser, en «renfonçant le secteur de l’éducation». Il cite pas mal d’actions qui débutent aujourd’hui à la Faculté des sciences et techniques(Fst) parmi lesquelles, «la relance du programme Erasmus, une conférence sur la gestion des océans qui sera présentée au Lycée français Henri-Matisse et des formations professionnelles notamment sur la question de l’environnement».L’environnement des affaires fait également partie du programme de l’Ue pour fortifier l’insertion professionnelle, estimant que «l’éducation ne fait pas tout». L’exemple cité par Giovanni Di Girolamo, c’est la centrale photovoltaïque construite à Mwali, laquelle assurerait le quotidien de pas mal de personnes.

Bilan de quatre années d’exercice

Des investissements avec la Banque européenne seraient également dans les tuyaux pour réitérer les mêmes prouesses à Ngazidja. Par ailleurs, une subvention de «500 millions fc» étaient destinée à la société civile, pour la protection des enfants et l’adaptation aux changements climatiques.Alors qu’il a quitté les Comores en août dernier, Giovanni Di Girolamo espère un dernier voyage aux Comores l’été prochain. En attendant, il a dressé un bilan de ses quatre de fonctions aux Comores. Sur le plan politique, il cite la «fortification des relations entre les Comores et l’Ue, malgré certaines discordes».

 

L’ambassadeur s’est également prononcé sur les accords de pêche, et reconnait que «la principale embûche actuellement, ce sont les cartons rouges», mais que le bureau de l’Ue à Moroni travaillait à «les faire enlever», afin que les Comores puissent jouir davantage d’assistance technique. Sur le plan de la coopération, l’Ue aurait, fin 2021, octroyé «une enveloppe de 46 millions d’euros au Plan Comores émergentes».Le renouveau de la coopération serait également symbolisée par trois secteurs importants : «la restructuration de l’économie comorienne pour la rendre compatible à la protection de l’environnement, la croissance de l’emploi, une bonne gouvernance économique».

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