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Journée des droits des femmes I «En 2025, la femme comorienne ne doit pas s’autocensurer»

Journée des droits des femmes I «En 2025, la femme comorienne ne doit pas s’autocensurer»

Société | -   Adabi Soilihi Natidja

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L’Alliance française de Moroni a organisé avant-hier samedi 8 mars, une table ronde autour du thème : «droits, égalité et autonomisation» avec pour intervenants, Toufaha Abdoulmadjid (candidate aux élections municipales), Anturia Mihidjai (entrepreneure) et les Ong Hifadhwi, et Petit Z’anges. Cet événement entre dans le cadre des activités marquant la célébration de la journée internationale des droits des femmes qu’organise l’Alliance française de Moroni chaque année. A cette conférence-débat, les intervenants ont eu à échanger sur ce que représente pour eux la thématique choisie.
La candidate aux élections municipales, Toufaha Abdoulmadjid estime que bien qu’aux Comores, certains efforts sont faits pour essayer d’intégrer les femmes, il y a encore beaucoup à faire. Selon elle, « ce n’est pas par manque d’engagement propre, mais plutôt d’encouragement à un moment où nous vivons dans une société patriarcale et où, le poids des traditions surpasse la religion. Car, il n’est écrit nulle part sur le coran que la femme ne doit pas faire des études ou autre ».


Ce point de vue est soutenu par la présidente de l’Ong petit Z’anges, Hissani Msahazi, selon qui, en illustrant le manque d’encouragement par rapport à l’implication des femmes dans les instances décisionnaires par la non-promulgation de la loi Hadjira. «Cette loi d’ailleurs adoptée par l’Assemblée de l’Union des Comores, prévoit l’implication des femmes sur les instances décisionnaires du pays à 30%. Ce qui veut dire que sur un gouvernement de 15 ministres, il devrait y avoir 5 femmes. Chose qui n’a jamais été respectée dans ce pays », a-t-elle dénoncée, plaidant pour sa promulgation. «Il est temps que cette loi soit promulguée. Elle permettrait aussi de lutter contre les discriminations des femmes en milieu de travail ainsi que dans les familles », a-t-elle expliqué.

L’implication des hommes dans ces combats

Toufaha Abdoulmadjid a expliqué que l’égalité entre homme et femme est une question d’éducation et de mentalités. «Pour arriver à un changement, il faudra sensibiliser d’abord dans nos maisons avant d’arriver dans les communautés. Il est temps que les femmes se soulèvent afin d’avoir ce qu’elles méritent. Il faut oser se lancer dans ce qu’on veut. Surtout éviter de s’autocensurer nous-même», soutient-elle. Anturia Mihidjai a partagé le constat selon lequel, «même si on met en place des droits des femmes, il y aura toujours des gens pour les truquer ». Cependant, tenant compte du fait que des Ong œuvrant dans la protection des femmes et des enfants ont été représentées, il a été question de discuter autour de l’implication des hommes dans ces combats.


Un sujet bien soutenu par la présidente de l’Ong Hifadhwi, Rahamatou Goulam, pour qui, dans son Ong, ils ont jugé nécessaire d’inclure des hommes afin de promouvoir cette lutte. «Avec le dynamisme de la femme comorienne, je suis contre l’expression qui dit que derrière un grand homme, il y a une grande femme. Je dirais par contre qu’on doit dire qu’à côté d’un grand homme il y a une grande femme car, il faut les avoir à nos côtés, pour bénéficier de leur expérience et expertise », déclare Natuk Mouzaoir, candidat aux élections municipales.Et d’indiquer que lors de la campagne pour les municipales, si ce n’est qu’avec l’engagement sans faille des femmes de sa liste, il n’allait jamais remporter les élections.

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