La quarante-troisième Journée internationale des droits des femmes a été célébrée hier dimanche 8 mars à Domoni y Ndzuani, sous le thème «Je suis de la génération égalité : levez-vous pour les droits des femmes». La cérémonie, agrémentée de chants et de danses traditionnels, de poésie (Haïnat Binti Inssa, une jeune femme de l’association Pomwezi, a récité un slam louant les mérites de la femme) et de discours divers, a enregistré la présence du président de la République, des gouverneurs des îles, du représentant-résident du système des Nations unies, de nombreuses autres personnalités et d’une foule nombreuses de gens.
Le chef de l’Etat a rendu hommage aux femmes en général, et en particulier les femmes assumant des responsabilités politiques. Il a distingué «le travail remarquable» accompli par la ministre de la Santé, madame la gouverneure de Ngazidja et la commissaire au genre, par la société civile et les partenaires au développement, ainsi que son épouse, la première dame des Comores.
Azali Assoumani a exprimé sa préoccupation au sujet des violences faites aux femmes, et s’est engagée à lutter «contre toute forme de violence», à savoir «la corruption, la mauvaise éducation et l’abus de pouvoir», notamment, lesquels constituent à son avis des «freins majeurs au développement».
«Ni soumise, ni oisive»
Le président a, sur un ton ferme, appelé chacun à ses responsabilités, des parents aux chefs religieux sans oublier les maires, les préfets, les magistrats et les hauts dirigeants du gouvernement, admettant au passage que le combat est certes long et difficile mais qu’il peut être gagné.
Avant lui, Mattias Naab, le coordonnateur-résident du système des Nations unies aux Comores, a félicité le gouvernement des «efforts qu’il déploie pour promouvoir les droits de la femme» et des «acquis déjà enregistrés» dans ce domaine. Il a réitéré l’engagement des Nations Unies à soutenir un «développement durable et harmonieux privilégiant la promotion de la femme».
Dans son allocution, Mathias Naab a fini ses propos par implorer Dieu de «nous éloigner de l’épidémie qui touche le monde actuellement à savoir le coronavirus». Sa collègue du Pnud, Fenek Fross, a, quant à elle, lu le message du Secrétaire général de l’Onu pour cette journée.
Les participants à la cérémonie de Domoni ont, avant l’allocution du chef de l’Etat, suivi des témoignages et projections sur «le parcours de la femme comorienne et son autonomisation», depuis l’époque coloniale.
Cet exposé de Maïssara Ahmada, la commissaire nationale au Genre, a montré que la femme comorienne n’a pas toujours été que soumise et oisive. Elle a été aussi reine, sultane, leader d’opinion politique et sociale, d’une bravoure légendaire notamment lors des razzias malgaches (certaines se sont suicidées au lieu de se laisser capturer), comme elle a été aux premières loges lors de la lutte pour l’indépendance ou durant la révolution soilihiste.
Il faut croire, d’après toujours la commissaire, que la femme comorienne n’a cessé de progresser dans la sphère de prise de décisions, en particulier durant ces deux dernières décennies. Alors qu’elles représenteraient 49,9 % de la population et 50% de l’électorat, la proportion de femmes occupant des hautes fonctions dans les institutions serait passée de 7 à 30% depuis 2000 jusqu’à aujourd’hui.
Djalali-eddine et SM