logo Al-Watwan

Le premier journal des Comores

Journée internationale de lutte pour les droits des femmes : La Comorienne célébrée en grande pompe

Journée internationale de lutte pour les droits des femmes : La Comorienne célébrée en grande pompe

Société | -   Mohamed Youssouf

image article une
“L’heure est venue : les activistes rurales et urbaines transforment la vie des femmes” tel est le thème choisi pour la journée internationale de lutte pour les droits des femmes dont la célébration a eu lieu hier à Moroni. S’il reconnait des droits acquis aux Comoriennes, Azali Assoumani appelle les femmes à en conquérir d’autres. Il a par ailleurs vivement déploré les violences faites aux femmes. La ministre de la Santé, Rashid Mohamed Mbaraka Fatma, a rappelé que des actes sont posés en faveur des femmes notamment les services de protection et d’écoute des victimes de violences. Quant à la commissaire au Genre, Mhoudini Sitti Farouata, elle milite “pour qu’hommes et femmes soient ensemble main dans la main pour un nouveau contrat social”.

 

A l’instar des autres pays du monde, les Comores ont célébré hier la journée internationale de lutte pour les droits des femmes au Foyer des femmes de Moroni en présence du président Azali Assoumani, d’une partie de son gouvernement et des partenaires internationaux. Le thème de cette année est

 

L’heure est venue : les activistes rurales et urbaines transforment la vie des femmes.

 

Marraine de cette cérémonie, la commissaire au Genre, Mhoudini Sitti Farouata a parlé d’une journée pour rendre hommage aux femmes, se pencher sur les réalités que vivent ces dernières pour créer les conditions devant permettre l’émancipation des Comoriennes. Elle a donc milité pour qu’hommes et femmes soient “ensemble main dans la main pour un nouveau contrat social”.

Au cours de la cérémonie, cinq femmes dont deux agricultrices et une chanteuse, Foudhoyla Chaafi, qui par ailleurs a régalé l’assistance de sa célèbre chanson pour l’unité nationale “wudzima wo muhimu” reprise en chœur par l’assistance, ont été honorées en recevant cinq prix. La journée a été marquée par plusieurs activités depuis la matinée à commencer par la course “La Comorienne” avec la participation de miss Mayotte et une athlète tanzanienne, des émissions télévisées et des panels sur l’autonomisation et les droits des femmes, des foires agricoles et artisanales entre autres. Invitée à présenter son parcours, la jeune agricultrice, Sittina Ibrahim a expliqué qu’après des études en agronomie à Madagascar, elle a jeté son dévolu sur la production d’huiles essentielles en milieu rural pour montrer que les femmes rurales peuvent s’autonomiser.

 

 

“Je travaille à base d’ylang pour produire des produits de beauté” a-t-elle avancé non sans appeler les autres femmes à suivre le même chemin qu’elle. La ministre de la Santé quant à elle, a mis l’accent sur “des habitudes à bannir” en parlant de la lutte contre les violences faites aux femmes. Rashid Mohamed Mbaraka Fatma a rappelé que des efforts ont été fournis en ce sens.


Porte-drapeau de l’Afrique

L’équité, l’égalité du genre et la lutte contre les violences faites aux femmes basées sur le genre sont au centre des préoccupations gouvernementales. Des services de protection et d’écoute des enfants et des femmes victimes de violences sont mis en place. Outre l’élaboration de la stratégie nationale de lutte contre les violences basées sur le genre, nous disposons d’une politique nationale d’équité et d’égalité du genre qui est un cadre de référence a avancé la ministre de la Santé

 

avant d’évoquer les plateformes Femme politique, Entreprenariat au féminin, femme et développement ou encore la plateforme contre les violences basées sur le genre. Présent dans la salle, le coordonnateur du Système des Nations unies aux Comores, a lu un message du secrétaire général des Nations unies qui parle d’un moment décisif pour les droits des femmes.

“Les inégalités historiques et structurelles qui ont fait le lit de l’oppression et des discriminations n’ont jamais été dénoncées si unanimement” devait rapporter Mattias Naab avant de déclarer que “l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes et des filles sont les véritables gageures de notre époque et le plus grand défi que le monde ait à relever en matière de droits fondamentaux”.

Mattias Naab et Rashid Mohamed Mbarak Fatma ont révélé que les Comores allaient être le porte-drapeau et le porte-voix de l’Afrique à la 62e session de la Commission sur la condition de la femme (Csw), le principal organe intergouvernemental mondial exclusivement dédié à la promotion de l’égalité des sexes et de l’autonomisation des femmes. Le pays aura également l’honneur de présider cette session.


Condamner et réprimer les violences

Venu célébrer la Comorienne, le président de la République a pris la parole pour faire le plaidoyer de la femme comorienne. Il a notamment mis l’accent sur les acquis à pérenniser avant d’en conquérir d’autres. S’il estime en effet que “des places sont à acquérir, voire à conquérir, pas seulement à cause de votre statut de femme, mais en raison de votre excellence, de votre compétence, de votre engagement, de votre mérite et de votre patriotisme”, Azali Assoumani a rappelé que le droit coutumier comorien protège les femmes et leurs accorde “des avantages exceptionnels”.

 

 

Nous sommes l’un des rares pays où les hommes laissent tout naturellement et sans discussion aucune, le foyer conjugal à leurs épouses et le droit à l’héritage des biens mobiliers et immobiliers de la famille à leurs sœurs et leurs cousines. L’accès à la propriété, notamment celui de la terre est, pour la femme comorienne, un acquis de nos us et coutumes et de nos traditions. Ainsi, en toutes circonstances, la femme a la primauté de la garde des enfants et celle de rester dans le foyer conjugal en cas de séparation a-t-il énuméré

 

avant de préciser qu’il faudrait que ces “acquis et ces droits non négligeables” soient protégés sur les plans législatif, exécutif, judiciaire et professionnel. Revenant sur les violences faites aux femmes, le chef de l’Etat estime que les Comoriens doivent prendre garde et réprimer sévèrement ce qu’il qualifie de phénomènes nouveaux à savoir les violences faites aux femmes, le harcèlement et l’atteinte à l’intégrité physique.

“Permettez-moi à ce sujet, de m’associer à vous pour condamner ces pratiques dont les conséquences dramatiques sur les victimes les poursuivent durant toute leur vie et les détruisent moralement... J’appelle donc à la sensibilisation contre ce fléau et au renforcement de la lutte contre la discrimination faite aux femmes, qui fait jour malheureusement, dans les villes et villages de notre pays” a fait savoir Azali Assoumani avant de déclarer solennellement que “la loi pénale sera appliquée dans toute sa rigueur, sur les auteurs de ces violences et de ces agissements ignobles”.


Commentaires