La journée internationale des droits de l’enfant a été officiellement célébrée hier jeudi 21 novembre à Fomboni, dans l’île de Djumbe Fatima. L’évènement de cette année coïncide avec le 30ème anniversaire de la Convention internationale relatives aux droits des enfants (Cide) consacrée depuis 1989 par la résolution 44/25 de l’Assemblée générale des Nations unies. La cérémonie a ainsi vu la présence de plusieurs personnalités, notamment le chef de l’Etat qui s’est déplacé à Mwali, pour la circonstance.
Plusieurs discours ont été prononcés, notamment celui du président Azali qui a tenu à exprimer son plaisir de prendre part avec à la célébration de cette journée internationale des droits de l’enfant. «Je tiens tout d’abord, à saluer l’initiative prise, pour ce 30ème anniversaire de l’adoption de la Convention internationale relative aux droits de l’enfant, de mettre nos enfants à l’honneur et de leur donner l’opportunité de nous livrer des messages, qui sont les leurs, afin de promouvoir le respect de leurs droits», a-t-il déclaré, remerciant les enfants d’être venus nombreux «pour faire entendre votre voix».
Saluant également l’action du ministère de la Santé, de la solidarité, de la protection sociale et de la promotion du genre, et celle du commissariat au Genre, le chef de l’Etat a tenu à remercier l’Unicef, pour son appui technique et financier aux programmes engagés visant à améliorer les conditions de l’enfance aux Comores. «Son partenariat exemplaire avec notre pays et sa collaboration avec toutes les autorités comoriennes, en vue de la réalisation des droits de l’enfant dans notre pays, contribuent à la construction d’un monde où tous les enfants auront la possibilité de réaliser pleinement leurs potentialités et de grandir en bonne santé, dans la paix et dans la dignité», a souligné Azali Assoumani pour qui c’est une nouvelle occasion pour les autorités de marquer leur attachement, à la défense et à la promotion des droits de l’enfant. Mais également «un moment privilégié pour nous et pour le monde entier, de faire le bilan des progrès réalisés en la matière mais aussi de faire un constat lucide, des nombreuses injustices dont sont encore victimes les enfants et qui restent à corriger».
Revenant sur le thème retenu cette année, «pour chaque enfant, des droits», le président a montré que ces droits ont été reconnus par la convention internationale des droits de l’enfant, lesquels incluent les droits civils et politiques, les droits économiques et sociaux, le droit à l’éducation, le droit à être protégé contre toute forme de violence, le droit à une justice adaptée. «Ce sont tous ces droits que nous devons promouvoir et mettre en pratique», insiste-t-il avant de souligner que la promotion des droits des enfants consiste tout d’abord à créer les conditions sociales, économiques et culturelles et permettre leur épanouissement intégral et effectif. «Un enfant n’est pas seulement un être fragile qu’il faut protéger mais c’est une personne qui a le droit d’être éduquée, soignée, protégée, quel que soit l’endroit où il est né. Et il a aussi le droit de s’amuser, d’apprendre et de s’exprimer», a clamé le chef de l’Etat.
Ce dernier se dit attaché à la politique nationale de protection de l’enfant. Ainsi, Azali Assoumani reviendra sur le code pénal comorien qui stipule, selon lui, dans son préambule le droit de l’enfant et de la jeunesse à être protégés par les pouvoirs publics contre toute forme d’abandon, d’exploitation et de violence. «Des lois ont été adoptées, notamment le code de la famille qui fixe l’âge légal du mariage à 18 ans révolus et la loi «Mourad» qui criminalise le viol chez l’enfant, rappelle-t-il, évoquant, par la suite, la feuille de route nationale de protection de l’enfant, à travers la politique nationale de protection de l’enfant, et la plateforme des protecteurs des enfants dénommée «Bangwe lamwana» mise en place récemment.
Malgré les avancées notoires et les réalisations mentionnées, le chef de l’Etat a, toutefois, fait part, comme partout dans le monde, de nombreux défis qui restent à relever, notamment les différents conflits, familiaux, communautaires ou fonciers ou les enjeux liés au changement climatique qui pourraient, selon lui, constituer une menace plus importante pour les droits de la prochaine génération. «Cette journée est l’occasion idéale pour démontrer que chaque enfant est unique et à besoin de respect, d’attention, d’amour et surtout d’être écouté», a insisté le président.
Nassila Ben Ali