Tous unis pour mettre fin à la violence numérique contre les femmes et les filles». Tel est le thème retenu cette année par le Système des Nations-Unies pour célébrer la journée internationale des droits de l’enfant. Aux Comores, l’évènement, couplé avec la célébration de la journée de lutte contre les violences faites aux femmes et aux enfants, a eu lieu à Nyumachuwa, à Mwali, hier mardi 25 novembre. Organisée par le ministère chargé de la promotion du Genre, cette cérémonie s’est tenue en présence des autorités locales et gouvernementales, notamment la gouverneure de l’île autonome de Mwali, Chamina Mohamed et le coordonnateur de l’action gouvernementale de l’île, le secrétaire général du ministère chargé de la promotion du Genre et plusieurs représentants d’organisations de la société civile.
La gouverneure a appelé les familles à prendre conscience de leur rôle primordial dans la protection des enfants. «Ce sont les enfants que nous avons mis au monde et élevés. Que les pères comprennent qu’ils sont les pères de tous et les mères pareilles », a-t-elle formulé. Et d’ajouter : « Veiller sur nos enfants, c’est veiller sur l’avenir de notre pays. Ce sont nos ministres, nos gouverneurs et diplomates de demain. On se doit de les protéger et non de les abuser ».
«Une baisse des cas»
Présidant cette cérémonie, la ministre chargée de la promotion du Genre, Fatima Ahamada, a appelé à redoubler les efforts pour offrir aux enfants et aux femmes, «un environnement prospère où ils pourront évoluer sans crainte d’être abusés, bénéficier d’une éducation de qualité et d’une santé protégée tout en menant une enfance épanouie, loin de toute forme d’exploitation et de violence». Faisant part des données sur ces phénomènes, Fatima Ahamada a fait état de «722 cas de violences recensés contre les femmes et les enfants durant toute l’année 2024, contre 389 cas au cours des deux premiers trimes de 2025 et 165 cas au troisième trimestre». Des chiffres qu’elle qualifie d’«alarmants» mais qui «marquent une baisse significative par rapport à l’année précédente. «Cette diminution est perçue comme un signe encourageant, mais les autorités ont rappelé que le combat reste long et nécessite l’implication de tous », a-t-elle soutenu.
Et de saluer l’engagement du gouvernement comorien dans la lutte contre les violences faites aux femmes et aux enfants ainsi qu’en matière de protection des enfants, énumérant de ce fait, les nombreuses conventions ratifiées par le pays à travers notamment, «la loi N°05-21/AU sur la protection de l’enfant et la répression de la délinquance juvénile en matière de droits humains, la convention internationale des droits de l’enfant (1989), la Charte africaine des droits et du bien-être de l’enfant (1990), les règles de Beijing (1985) et de Riyad (1990), les conventions de l’Oit sur l’âge minimum d’admission à l’emploi (N°138) et sur l’interdiction des pires formes de travail des enfants (N°182) ».
Diana Salim, parlant au nom des enfants comoriens, a souligné que malgré des progrès en matière d’éducation et de santé, «chaque enfant comorien vit dans la peur aujourd’hui d’être abusé, que ce soit à la maison ou à l’école», plaidant pour une meilleure écoute et sécurité. A son tour, le cadi de Nyumachoi, Zaidou Hamdane a rappelé que «la religion n’opprime aucun genre», citant des récits coraniques et un hadith du prophète pour encourager les parents à s’impliquer davantage dans l’éducation multiforme des enfants. Le chef du village de Nyumachoi a remercié le gouvernement et réaffirmé l’engagement de sa localité à soutenir les projets nationaux, notamment en matière de promotion du genre et de droits de l’enfant.

