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Journée internationale des droits de l’enfant I «Agir ensemble pour que chaque enfant grandisse en sécurité»

Journée internationale des droits de l’enfant I «Agir ensemble pour que chaque enfant grandisse en sécurité»

Société | -   Djaaffar Ahamed

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Après la présentation de la situation actuelle des violences faites aux enfants et aux femmes aux Comores, ainsi que d’autres problèmes affectant les enfants, la ministre de la protection du genre a appelé à unir les forces pour que les enfants partout dans le monde puissent grandir en sécurité et dignement.

 

L’association Conseil de la paix (Ong Cap) en partenariat avec Arigatou international-Gnrc et interhaith Alliance for Safee community ont célébré hier, jeudi 20 novembre à l’hôtel Itsandra beach, la journée internationale des droits de l’enfant en présence de la ministre en charge de la Promotion du genre, Fatima Ahamada, du gouverneur par intérim des Ong ainsi que des enfants venant de différents madrassa. Selon Mohamed Oumi-Lhair Balkis, jeune fille de 16 ans portant la voix de millions d’enfants et de jeunes africains à cet évènement, il est temps de «réfléchir, renouer les liens et renouveler notre engagement pour un monde d’espoir», précisant qu’il ne s’agit pas d’un « simple slogan mais d’un cri, c’est l’écho d’une urgence, une réalité douloureuse qui frappe les Comores ».

«D’ailleurs, le dernier bulletin trimestriel sur les violences faites aux enfants et aux femmes fait état de 202 cas de violences signalées seulement en trois mois dont, 86 victimes sont des filles âgées de 11 à 17 ans – des adolescentes qui devraient penser à l’école, aux jeux, à leurs rêves et non à la survie», a-t-elle dénoncé faisant part de son inquiétude du fait que «les violences sexuelles représentent près de la moitié des signalements, avec 92 cas recensés au début de l’année 2025, en nette augmentation par rapport aux 67 cas du dernier trimestre de 2024».

Des mariages précoces

Oumi-Lhair Balkis a fait savoir qu’outre les violences faites aux enfants, les crises climatiques et économiques fragilisent les familles. «Aux Comores, 70% des habitants vivent en zones à risque, exposant les enfants à des situations d’abandon, de travail précoce ou de migration interne et les violences persistent», illustre-t-elle poursuivant que «sur le continent, 1 milliard sur 4 subit une forme de violence avant 18ans. Aux Comores, 1 fille sur 5 est mariée avant 18 ans. Depuis le dernier Forum, 4 500 jeunes sensibilisés depuis 2023 aux Comores. 1 200 survivantes prises en charge en 2024 par les cellules d’écoute. Un recul de 6 points du mariage précoce depuis 2024. Plus de 6 000 leaders religieux formés dans la région ESA, ce qui est une dynamique positive, qui montre que le changement est possible».
En Afrique de l’est et australe, 50 millions d’enfants sont affectés par des crises climatiques.


Pour sa part, la représentante de l’Unfpa aux Comores, Edith Boni Ouattara a réaffirmé leur engagement total à travailler avec «les leaders religieux, les communautés, les familles et nos partenaires du GNRC, pour construire une Afrique, où chaque enfant est protégé, chaque adolescent peut se projeter où chaque communauté devient un espace de paix». Témoignant de la situation des mariages précoces aux Comores, la cheffe du bureau-pays de l’Unfpa a raconté l’histoire de Mariame, adolescente de 14 ans, qui voulait échapper à un mariage arrangé. «La jeune Mariam a dit : «je veux juste avoir le temps d’être enfant», rapporte Edith Boni Ouattara selon qui, «chaque enfant, aux Comores comme partout en Afrique, doit avoir la possibilité d’être un enfant, de grandir et d’apprendre».


La ministre de la Pormotion du genre, Fatima Ahamada a expliqué que depuis l’année dernière, son ministère a intensifié sa collaboration avec les partenaires pour l’ouverture de sept nouveaux centres d’écoute et de protection pour les enfants et les femmes victimes de violences, leur offrant ainsi davantage de soutien juridique, social et psychologique.Selon elle, «un programme de filets sociaux soutient les familles les plus vulnérables, notamment les foyers dirigés par des femmes et les enfants, offrant une assistance financière et sociale pour construire un avenir stable». Elle invite toutes les parties prenantes à renforcer leur collaboration puisque c’est selon elle, en «unissant nos forces, nos expériences et notre engagement pour que chaque enfant - aux Comores, en Afrique et dans le monde – grandisse en sécurité, dans la dignité et l’espoir de s’en sortir».

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