Simama Youssouf, «la patronne» de la petite caisse
Sans elle, les journalistes du quotidien de l’Etat auraient du mal à faire leur travail sur le terrain. Simama Youssouf, mariée et mère de trois enfants, gère chaque matin tout les frais de déplacement et autres indemnités des journalistes. La «patronne» affectueusement appelée par ses collègues détient d’une main de fer la petite caisse du quotidien national depuis plus d’une décennie. Elle est l’unique personne de la boite dont son absence est vite remarquée car tout passe par elle. La première personne que la jeune journaliste, Nourina Abdoul-Djabar demande en premier lieu dès qu’elle met les pieds au journal. Dès fois, c’est sans citer son nom pour parler d’elle.
Il suffit d’entendre, «Ngardjo sinye leo ?, allons-nous percevoir les indemnités de la journée ?», pour comprendre que c’est de Simama dont on parle. Toujours aussi joviale, Simama accueille dans son bureau pratiquement tout le monde. Certains pour leurs indemnités. D’autres pour des jours ou des montants mal calculés. D’autres encore pour le café ou les frais d’un évènement nocturne ou du week-end. Pour Moinourou Moindjie, nouvelle jeune maman, c’est pour bénéficier des conseils de mère. «Madame Zozo», comme l’appelle Mohamed Soule Dada, partage ses journées entre le foyer et le bureau. Comme à Al-watwan, l’heure de sortie dépend toujours de quelque chose, elle se doit de se lever tôt, accomplir les tâches ménagères, préparer le petit déjeuner de ses enfants avant de se rendre au travail, «ce qui explique souvent mes retards», se justifie-t-elle à chaque fois qu’il y a un léger retard de déplacement d’un journaliste.
Mariata Ahamada, «la gérante» de la publicité,
Mariata Ahamada, «madame Publicité» de la boite. Annonces, publicités, communiqués ou autres, la maman de la petite Roukia est chargée des parutions à caractères commerciaux. Après avoir intégré la boite en 2005, elle a occupé plusieurs postes du service commercial du journal. Ancienne détentrice de la petite caisse, elle assurait également les recouvrements et doit gérer au quotidien l’espace des journaux. Son rouge à lèvres permanent qui varie aussi en fonction de la tenue qu’elle porte fait d’elle une dame unique en son style.
Elle est la seule à recevoir plusieurs personnes les journées. Et quitte aussi souvent le bureau vers 16h. Une situation pas des très adaptée à sa vie de femme mariée, s’occupant d’une maman diabétique et d’un père hypertendu et diabétique. «C’est un peu compliqué de gérer tout ça. Surtout qu’ils ne mangent pas tous les mêmes plats», va-t-elle indiquer, disant avoir compris que tout est question d’organisation car, «je fais tout avant de venir travailler». Pour cette maman, ce qui lui a marqué à Al-watwan c’est l’entente. «La cohésion et surtout qu’on n’est en conflit avec personne ici. C’est ce qui m’a plu. On est devenu une grande et large famille qui cultive le respect. Avant, j’avais le cahier des dépôts de journaux».
Aminata Mohamed, «l’aide-mémoire» des Finances
Aminata Mohamed n’est pas un nom très connu à Al-watwan. On l’appelle affectueusement ici «Charmila» ou «Madame Ib», pour les jeunes. Elle détient depuis presque 18 ans le service de comptabilité et la gestion des biens du canard. Première collaboratrice du directeur administratif et financier du journal, Maman Djaider est l’épouse du chef du service photographie d’Al-watwan où ils se sont connus.
Un choix qui assure la tranquillité du couple car chacun sait dans quoi il fait et à quel moment il devrait boucler le travail. «C’est la plus belle rencontre que j’ai faite, et qui me marque et me marquera toujours, outre la bonne atmosphère qui règne entre tous ceux avec qui je travaille. Certes, j’avais quelques difficultés à m’adapter au début, mais j’ai su m’accrocher». Leur vie personnelle n’a jamais interféré dans le travail. Arrivé au journal, chacun oublie l’autre et se plonge dans ses occupations. Passionnée de ce qu’elle fait, Aminata crie haut et fort que «travailler à Al-watwan demande plus du courage». Ce n’est pas facile surtout quand on a un foyer à gérer et un enfant dont il faut prendre soin. «Mais j’arrive à m’accrocher et à faire en sorte que l’un n’impacte pas l’autre», dit-elle. Mère dévouée, elle dit souvent, «quand je sais que je vais rentrer tardivement le lendemain, là je consacre toute la soirée aux corvées, voire à préparer tout ce qu’il faut pour le dîner du lendemain le soir même».
A.S.N