La journée internationale des migrants, célébrée le 18 décembre, a été proclamée par l’Organisation des Nations unies (Onu) en décembre 2000. Elle commémore l’adoption de la convention internationale sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille du 18 décembre 1990.
“Migrations sans danger dans un monde qui bouge”, tel est le thème retenu cette année. On estime à près de 244 millions le nombre de migrants dans le monde. Le thème de cette année s’engage dans la lutte contre la migration discriminatoire, c’est-à-dire la migration réservée à une “élite”.
Je suis un migrant mais je n’ai pas eu à risquer ma vie à bord d’un bateau qui prend l’eau ou à payer des passeurs. La migration sûre ne doit pas être réservée à l’élite mondiale, déclarait en septembre dernier le Secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres.
Des propos qui vont dans le sens de ceux prononcés, hier lundi, par William Lacy Swing, le directeur général de l’Organisation internationale pour les migrations (Oim). “Notre droit de passage doit se faire par un processus de migration sûre, pas à bord d’embarcations vétustes”, avance-t-il.
Nous n’avons pas pu obtenir un chiffre exact sur le nombre des migrants comoriens à l’étranger. Nous savons cependant que 85 ressortissants comoriens, en partance pour l’Europe, sont actuellement retenus dans des centres de rétention en Libye. Parmi ces 85 migrants comoriens, figure un mineur. Leur rapatriement, annoncé le 7, puis les 12 et 20 décembre, devrait intervenir dans la semaine.
Nous savons de même que 17 étudiants comoriens sont portés disparus au Maroc entre le 15 et 18 novembre 2015, après avoir empruntés une embarcation clandestine en direction des Îles Canaries. Ces jeunes viennent des villes de Male ya Mbadjini, Fumbuni, Dzahani la Tsidje, Ikoni ou encore Mbeni. Les familles de ces 17 étudiants sont, depuis deux ans, sans nouvelles.
17 étudiants disparus depuis deux ans
Dans une pétition lancée en ligne le 11 de ce mois et adressée au président de la République, au ministre des Affaires étrangères et au ministre de l’Éducation nationale, la Communauté comorienne des Sciences – auteure de la pétition – déplore l’”absence” et l’”indifférence” du gouvernement sur ce qu’elle considère être un “drame national”.
“Une réaction de la part des autorités du pays serait, peut-être, une façon de montrer à la jeunesse comorienne que son épanouissement social et professionnel fait partie des priorités de l’État. Nous constatons, malheureusement, que vous, Monsieur le président, Messieurs les ministres, ainsi que le gouvernement précédent, avez fait le choix de vous terrer dans le silence. Mais comme le silence est un message, les jeunes comoriens diplômés et non diplômés se sentent naturellement ignorés, oubliés par les autorités de leur pays ; ce qui augure mal de leur avenir”, relate ladite pétition.
“Les familles ont besoin de réponses !”, résume Maoulida Mohamed, un des signataires de la pétition. Toutes les familles qui ont des migrants en Libye ont besoin de réponses.
Les deux dernières semaines, ces familles se sont succédées au ministère des Affaires étrangères pour s’informer sur le devenir de leurs proches bloqués en Libye, sans que l’on puisse leur apporter une réponse satisfaisante.
La pétition sur les 17 étudiants portés disparus au Maroc, elle, comptait hier, quand nous écrivions, 101 signatures.