À l’occasion de la Journée internationale des personnes handicapées, une marche citoyenne a été organisée mercredi 3 décembre. Enfants, jeunes et personnes âgées vivant avec un handicap, accompagnés de leurs familles venues témoigner de leur soutien, ont défilé du Palais du peuple jusqu’à l’hôtel le Retaj à Moroni. Certains avançaient en fauteuil roulant, d’autres avec des béquilles mais tous partageaient la même détermination : «rappeler que l’inclusion sociale est un droit fondamental». Tout au long du parcours, les participants ont chanté, pancartes à la main avec des slogans tels que «Inclusion socioéconomique, un droit pour tous», «Inclusion pour tous» ou encore «Voyons les personnes avant le handicap».

Les enfants du centre social Anfia Ibrahim étaient également présents, rendant le moment particulièrement touchant.À l’arrivée, une série d’interventions a marqué la cérémonie. La présidente de « Handifemmes», Faiza Ali, a exprimé son souhait de voir évoluer le regard porté sur les personnes en situation de handicap.

Des témoignages forts au Retaj

«Nous prions pour que dès aujourd’hui, les choses prennent une tournure différente et qu’il n’y ait plus de distinction entre une personne handicapée et une personne dite normale », a-t-elle déclaré, rappelant que beaucoup de personnes associent encore handicap et mendicité. La présidente a souligné «les avancées obtenues» grâce au soutien du ministère du Genre. «Notre projet a démarré en 2018, mais c’est aujourd’hui que les choses commencent réellement à bouger», a-t-elle ajouté avant de mettre en avant « les compétences des femmes handicapées», notamment dans la couture et d’autres savoir-faire.

La directrice du centre social Anfia Ibrahim a remercié les organisateurs et rappelé les objectifs de son établissement. «Chaque enfant est un enfant, et chacun mérite d’apprendre et d’être élevé comme les autres», a-t-elle insisté avant de plaider pour un accompagnement permanent. «La journée internationale est célébrée le 3 décembre, mais les besoins de nos enfants sont constants durant toute l’année. Ils méritent tous une sécurité physique et morale, peu importe leurs conditions de naissance », a clamé haut et fort Hachimia Said Hassane Maoulana. Évoquant les enfants qu’elle encadre (trisomiques, autistes, tétraplégiques, non verbaux ou communiquant par images), elle a lancé un appel poignant. «S’il vous plaît, acceptez-nous dans votre monde. Ne nous jugez pas selon nos faiblesses. Nous avons tous un handicap, la seule différence est que certains savent le cacher », devait-elle revendiquer.

Pour sa part, la députée de Moroni Nord, Charifa Abdallah, a exprimé son soutien à cette catégorie de personnes, et a ainsi rappelé que le handicap peut toucher tout le monde. «On peut naître en bonne santé et, du jour au lendemain, se retrouver en situation de handicap. C’est Dieu qui décide », a-t-elle déclaré, annonçant, à l’occasion, la mise à disposition par l’État d’un siège social pour les femmes handicapées à Maluzini, «un espace où elles pourront se rencontrer et exprimer leurs difficultés».

À son tour, la ministre de la promotion du Genre, Fatima Ahamada, a rappelé que si certains corps sont différents le savoir et les capacités demeurent, selon elle, intactes. «Elles (les personnes handicapées, ndlr) peuvent contribuer au développement du pays, chacun selon les moyens que Dieu lui accorde», a-t-elle déclaré. La porte-parole du gouvernement s’est félicitée de l’ouverture du nouveau siège destiné aux femmes handicapées et a remercié Hachimia Said Hassane Maoulana pour son engagement. «Les personnes handicapées doivent être prioritaires et non reléguées au second plan. Vous méritez respect et dignité, comme tout citoyen».