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Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes : S’unir et agir d’une façon concrète

Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes : S’unir et agir d’une façon concrète

Société | -   Abouhariat Said Abdallah

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Dans le monde, une femme sur trois a déjà subi des violences. Aux Comores, durant les cinq dernières années, 506 cas de violence à l’égard des femmes et des enfants, surtout des jeunes filles ont été recensés. Et ces viols et violences sont généralement perpétrés par des proches des victimes. Les deux dernières années, il y a eu plus de 100 plaintes de femmes qui subissent une violence physique, morale ou psychologique.

 

La journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes a été célébrée samedi dans le monde entier sous le thème “s’engager à mettre fin à la violence basée sur le genre d’ici 2030”.  Aux Comores elle a été marquée par le lancement d’une série d’activisme contre la violence fondée sur le genre. Le coup d’envoi des “16 jours d’activisme contre la violence fondée sur le genre” du 25 novembre au 10 décembre, journée qui coïncide avec la journée des droits de l’homme, a été donné lors d’un point de presse tenu dans la salle de conférence de l’Unfpa samedi dernier.

Le représentant résidant de l’Unfpa, Mamadou Boina Maecha, lisant le message de la directrice exécutive de l’Unfpa pour l’occasion, a indiqué que la violence sexuelle et sexiste s’intensifie souvent en période de crise.

 

Lutter contre la violence à l’égard des femmes dans les situations de crise humanitaire et les contextes de développement constitue une priorité de l’Unfpa. Cependant, la violence basée sur le genre ne pose pas seulement problème en période de crise, elle est présente partout, au quotidien. Selon lui,

 

l’Unfpa s’est engagé à éliminer la violence basée sur le genre et les pratiques préjudiciables d’ici 2030,  année à laquelle, les objectifs de développement durable des Nations devront être atteints. “Cette année, le lancement de la campagne de 16 jours d’activisme contre la violence basée sur le genre intervient, alors que de plus en plus de femmes dans le monde prennent la parole pour dénoncer haut et fort, le harcèlement et la violence sexuelle, et que la persévérance leur vaut d’être enfin entendue. Aujourd’hui unissons nos voix à celles qui exigent un changement” avance Mamadou Boina Maecha.


Agir contre l’impunité

Pour sa part, la présidente de l’Ong Hifadhu Rahmatou Goulam a rappelé l’origine de la création de cette Ong qui été crée après le viol et l’assassinat d’une jeune fille de 19 ans par Mafoura en 2012, et la découverte d’un corps la deuxième semaine à Maluzini qui a subi le même sort. Depuis l’Ong mène un combat de lutte contre toutes les formes de violence faites aux femmes et aux enfants.

Selon elle, le dernier cas en date est une enfant de 2 ans, violé par un adulte, ayant introduit  son doigt. Elle indique que jusqu’à maintenant le dénommé Mafoura se trouve en prison contrairement à d’autres qui sont libérés, ce qui fait que certaines familles se font justice elles mêmes. Elle rappelle que “les Comores ont fait des progrès significatifs dans la réponse aux violences faites aux femmes par des réformes législatives successives notamment les révisions du code pénal et du code de la famille, l’adoption de la loi Mourad Said Ibrahim contre les auteurs des viols des mineurs et de la promulgation de la Loi Fatah relative aux violences faites aux femmes, par le président sortant Ikililou Dhoinine”.

Elle regrette le manque de mise en application effective de ces textes, d’où le thème choisi par les Comores cette année, “agissons ensemble contre l’impunité”. Selon elle, l’impunité n’est pas seulement à la justice, mais aussi dans les foyers, à l’école. Par ailleurs, pendant les 16 jours d’activisme, l’Ong Hifadhu a programmé des activités de sensibilisation dans les écoles, les trottoirs et les bus de transport.

Cette année, les sensibilisations dans les bus se feront dans les régions de Mbadjini, Hambu et Mitsamihuli où il y a eu beaucoup de cas de violence de femmes et d’enfants. Des conférences sont programmées dans les écoles comme le Pouffins. Selon un communiqué de presse de l’Ong Hifadhu à cette occasion, l’Ong “note avec regret un changement de mentalités et de comportements des familles favorisant le règlement à l’amiable et les mariages précoces que nous appelons un cadeau empoisonné”.


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