À l’occasion du 50ᵉ anniversaire de l’indépendance des Comores, le bureau représentant du Comité Maore a tenu, hier jeudi 6 novembre, au restaurant Jardin de la Paix à Moroni, un point de presse annonçant une semaine d’activités marquant la célébration solennelle de l’admission des Comores aux Nations Unies, prévue pour le mercredi 12 novembre prochain. Cette date symbolise « un demi-siècle d’indépendance inachevée » et rappelle, selon les organisateurs, « cinquante années d’occupation illégale de l’île comorienne de Mayotte ».
Lors de cette conférence, le président du Comité Maore, Dr Monjoin Mohamed, a détaillé le calendrier des activités commémoratives. Dans son allocution, il a souligné que la question de l’occupation illégale de l’île de Maore demeure un frein majeur au développement durable des Comores. « Il n’y aura pas de développement durable dans ce pays tant que la question de l’occupation de Mayotte ne sera pas résolue », a-t-il déclaré. Il a également rappelé le drame des trente mille morts de la traversée entre Ndzuani et Maore, victimes du visa Balladur, un drame qui, selon lui, « continue d’accentuer les inégalités dans un pays déjà fragilisé ».
Le programme de la semaine mettra l’accent sur la mémoire et la réflexion collective. Une grande prière sera organisée en hommage aux victimes de la traversée, suivie d’un moment d’échange autour des enjeux de l’indépendance et de la présence française à Mayotte. Des espaces d’expression artistique et culturelle viendront également ponctuer ces journées, notamment à travers une exposition photographique et une veillée poétique rassemblant des associations venues de tout l’archipel. Le point d’orgue de cette commémoration aura lieu le 12 novembre, lors de la Journée Maore, à laquelle participeront le président de l’Union des Comores, Azali Assoumani, le représentant du système des Nations Unies, ainsi que trois mille enfants réunis pour chanter l’hymne national au Palais de Hamramba à Moroni.
Dr Monjoin Mohamed a conclu son intervention en rendant hommage aux camarades mahorais engagés dans la défense de la cause de Mayotte. Pour sa part, Youssouf Moussa, originaire de Mtsapere à Mayotte, a tenu à rappeler que « Mayotte est comorienne et le restera à jamais ». Il est revenu sur son parcours au lycée Saïd Mohamed Cheikh de Moroni, qu’il a fréquenté entre 1960 et 1967 aux côtés de camarades venus des quatre îles de l’archipel. Il a souligné que Mayotte fut historiquement la première île comorienne à abriter la capitale du pays, avant que celle-ci ne soit transférée à Moroni à l’époque de l’autonomie interne. Selon lui, les Comoriens partagent une même identité culturelle, religieuse et familiale, façonnée par des valeurs communes.
Il estime que la France s’efforce de manipuler les consciences pour diviser le peuple comorien, allant jusqu’à remettre en cause la religion musulmane et encourager la déstructuration sociale afin de consolider son occupation de Mayotte. Youssouf Moussa a conclu en appelant le gouvernement, les autorités politiques et l’ensemble des citoyens à s’engager concrètement, surtout à Mayotte où un travail important devrait être mené, pour son retour dans le giron national.
