La localité de Ntsinimwashongo a accueilli jeudi dernier la 26è journée de lutte contre la drogue, dont le thème retenu cette année était «les faits sont là : investir dans la prévention». À l’instar du reste du monde, les Comores ont jugé opportun de célébrer cet événement pour sensibiliser les jeunes sur les dangers liés à la consommation de toute sorte de drogue. La cérémonie s’est tenue en présence de plusieurs personnalités, notamment des ministres, des ambassadeurs, des directeurs généraux, des officiers, des notables et des ulémas. Le ministre de l’Intérieur a tenu à exprimer sa gratitude pour la présence de tous les invités et pour la ville de Ntsinimwashongo, en particulier la Commission d’urgence contre la drogue et l’alcool de la localité (Cucdat).
Mohamed Ahmed Assoumani a saisi l’occasion pour souligner les dangers que provoque la consommation de drogues dans le pays. Il expliquera que cela engendre des problèmes dans les activités culturelles ainsi que dans le cadre éducatif. «Nous rencontrons dans nos villes et villages des difficultés dues à la consommation de drogues. Nous devons ainsi unir nos efforts pour lutter contre ce fléau», a-t-il déclaré. Il a rappelé que cette lutte devrait commencer au sein des familles, en stabilisant les enfants et en les éduquant.
Une priorité mondiale
Il a en outre exhorté les mosquées à mobiliser les gens lors des prêches du vendredi. Le ministre de l’Intérieur a promis «un soutien technique aux équipes qui s’attaquent à ce problème». Le ministre des Finances, Ibrahim Mohamed Abdourazak, a, pour sa part, salué chaleureusement l’organisation de cette journée dont l’objectif est bien sûr de lutter contre le fléau de la drogue. Il remerciera le président de l’État, Azali Assoumani, pour avoir accepté que cette journée soit célébrée à Ntsinimwashongo. «C’est un grand honneur, car ce combat nous concerne tous, pas seulement la police nationale ou la brigade chargée de la lutte contre la drogue», a-t-il fait savoir.
Représentant son collègue de la Santé, la ministre des Transports, Yasmine Hassane Alfeine, a expliqué que « la situation liée à la drogue dans le pays est alarmante». Elle fera savoir que parmi les objectifs du ministère de la Santé dans le cadre de cette lutte, «il y a la mise en place de services spécifiques de lutte contre la drogue», lesquels permettront également, selon elle, «d’évoluer sur les aspects techniques de la prise en charge et de l’accompagnement des personnes touchées par ce fléau».
La ministre précisera que la prévention est un moyen essentiel pour une lutte efficace. «Ensemble, investissons dans la prévention, protégeons nos enfants et engageons-nous en faveur de la santé mentale et du bien-être de notre nation», a déclaré Yasmine Hassane Alfeine.
Au nom de la représentante de l’Oms, docteur Sainda Mohamed a expliqué que l’Oms considère la lutte contre la drogue comme «une priorité mondiale», car elle entraîne des enjeux majeurs, non seulement « en matière de sécurité, mais aussi en termes de troubles mentaux et physiques, de réduction de l’espérance de vie, mais aussi en termes de fragilisation des familles et des communautés » dans le pays. «Des données claires indiquent que plusieurs personnes dans le monde souffrent de troubles liés à la consommation de drogues. La prévention doit commencer au sein des foyers et que les femmes sont souvent les plus touchées par ce fléau. Il est essentiel de prendre nos responsabilités », a-t-elle préconisé.
Le préfet de la région de Nguwengwe, Said Mouigni, a, à son tour, appelé à «réagir et à agir sans relâche». Pour lui, «la surveillance des frontières maritimes doit être renforcée car une grande partie des actes criminels est associée à la consommation de drogues». Il s’agit, à l’en croire, « d’un naufrage social qui mérite d’être analysé en profondeur, car la jeunesse représente l’avenir ».
Touma Said