Traditionnellement célébrée le 3 mai, la journée mondiale de la liberté de la presse a été décalée d’une journée aux Comores hier, mercredi 4 mai, à cause de l’Aïd-el-fitr. La cérémonie a eu lieu à la place de l’indépendance de Moroni et a vu la présence de plusieurs journalistes, des représentants des organisations de la société civile et des amis de la presse comorienne.
A l’occasion, la présidente du syndicat national des journalistes aux Comores (Snjc), fraîchement élue, Faïza Soulé Youssouf, a annoncé les grands points de son mandat. elle a demandé plus de protection pour les journalistes. “Nous demandons aujourd’hui aux pouvoirs publics, nous exigeons de leur part plus de protection. Nous demandons aux forces de l’ordre de nous protéger chaque fois que les circonstances l’exigeront”, a-t-elle déclaré.
Abordant le sujet de l’émergence des médias sociaux, Faïza Soulé Youssouf a sollicité l’accompagnement des autorités, à travers des formations pour les journalistes. “Nous sommes tous témoins de la multiplication ces dernières années de médias en ligne, qui ne diffusent généralement que des Live Facebook et des vidéos reprises sur d’autres supports. Les Comoriens en sont friands. Les Comoriens sont avides d’information et suivent ces médias-là. Aussi, dès à présent, nous nous devons de faire en sorte d’être irréprochables dans le traitement de l’information”, a-t-elle constaté, ajoutant tout de même qu’un média social est un moyen de contourner la censure.
La formation des journalistes, une urgence
Le nouveau bureau du syndicat des journalistes se penche beaucoup plus sur la formation des journalistes, en particulier pour ceux qui travaillent sur les medias sociaux. La nouvelle patronne du Snjc a fait savoir aux journalistes que son bureau réfléchit sur la formation des journalistes, responsables et animateurs des medias sociaux. “Nous réfléchissons au format qui servira de cadre pour que tous les journalistes, les administrateurs puissent être formés pour une information qui sera juste, vérifiée et qui répondra aux exigences de la profession. C’est l’une des urgences, il me semble de la profession”, a-t-elle souligné avant de poursuivre qu’il est impératif d’encadrer ces jeunes qui aiment ce métier.
Les Comores gagnent un point au classement Rsf
“Nous devons leur apprendre à l’exercer. Parce qu’il est primordial que nous tous, journalistes, ayons à cœur la notion de responsabilité de ce que nous diffusons, de ce que nous publions”, a-t-elle insisté.La présidente du Snjc a divulgué le classement mondiale de la liberté de la presse 2022 établi par Rsf. “Reporters sans frontières a publié son classement. Pour la première fois, depuis près de cinq ans, les Comores ont gagné une toute petite place. Nous sommes donc passés de la 84ème place à la 83ème sur 180 pays. Nous ne désespérons pas de faire mieux dans les années à venir. Il n’y a pas si longtemps, nous étions classés 44eme”, a-t-elle fait savoir.
Faïza Soulé Youssouf a aussi parlé de la défense des journalistes. Elle soulignera ainsi quelques progrès enregistrés cette année. Zéro arrestation . “Rien n’est plus facile que de menacer, que de suspendre, que de licencier, que d’arrêter un journaliste. Il faudrait que cela change. Alhamdulillah, cette année nous n’avons enregistré aucune arrestation. Cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas des velléités”, s’est-elle réjouie. La nouvelle présidente du Snjc a saisi l’occasion pour convier les journalistes à adhérer au syndicat afin de bien défendre leur profession. Concernant le mort du premier président du Snjc, Faïza Soulé Youssouf a demandé à nouveau l’ouverture de l’enquête. Elle a ainsi rendu un grand hommage à Ali Abdou pour son combat en faveur de la liberté de la presse, surtout pour la création du premier syndicat des journalistes comoriens.