Les journalistes et les amis de la presse ont défilé hier à Ntsudjini pour célébrer la journée mondiale de la liberté de la presse. Cette année, le discours a été prononcé par le rédacteur en chef du nouveau-né de la presse comorienne, Masiwa. Toufeyli Maecha, a appelé le pouvoir public à cesser de se substituer à l’organe de régulation des médias (Cnpa) et à la justice en confisquant des matériels et en fermant des médias.
“Reporters sans frontières a placé notre pays en 49e position sur 180 pays, dans son classement de l’année. Nous avons toutes les raisons de nous réjouir. Même si nous avons perdu cinq places par rapport à l’année dernière, même si l’on sait que nombreux sont ceux qui pratiquent l’autocensure pour éviter les ennuis avec les autorités politiques”, a-t-il déclaré.
Toufeyli Maecha a fait observer que certes, il n’y a aucun journaliste en prison mais un journaliste est aujourd’hui “traqué”. “Abdallah Agwa subit en permanence la pression du gouvernement depuis un an, et malgré un procès qui lui a donné raison, des gendarmes ont été envoyés pour lui confisquer son matériel de travail”, a rappelé Toufeyl Maecha.
Ce dernier a ajouté que “Radio Kaz” subit la répression du gouvernement pour l’avoir accueilli sur son plateau.
La marche traditionnelle du 3 mai s’est déroulée cette année à Ntsudjini. “Nous tenions à délocaliser la marche habituellement organisée à Moroni pour montrer que l’ensemble des comoriens, où qu’ils se trouvent doivent avoir accès à l’information via la presse écrite, la télévision ou les nouveaux médias”, a expliqué Mohamed Soilihi Ahmed, ancien rédacteur en chef et ancien secrétaire de rédaction d’Al-watwan, qui a également pris la parole au cours de la journée.