L’Autorité nationale de régulation des Tics (Anrtic) a célébré hier lundi 19 mai au Palais du peuple, la journée mondiale des télécommunications et, par la même occasion, ses quinze ans d’existence. Placée sous le signe de « l’égalité des sexes dans la transformation numérique», la journée était une formidable aubaine pour repenser et remettre la femme comorienne au centre des questions de développement et de modernisation institutionnelle, économique et sociale.
«Un levier de croissance»
A ce sujet, les données mondiales confirment la réalité selon laquelle les femmes ont statistiquement moins de chance que les hommes d’avoir accès à un smartphone, à une connexion internet fiable ou à une formation en compétences numériques. « Un manque d’accès qui freine leur inclusion économique, sociale et civique. Les mêmes données qui précisent, en outre, qu’elles sont aussi sous-représentées dans les métiers des sciences, technologies, ingénierie et mathématiques, limitant leur influence dans la création de technologies plus inclusives et équitables».
Dans son discours, le chef de l’Etat, Azali Assoumani a précisé que parmi les catalyseurs du Plan Comores émergents (Pce), figure en bonne place, la révolution numérique, soutenue par une stratégie qui se décline en plusieurs axes prioritaires, dont la diversification de l’offre de formation, la confiance dans le numérique et le renforcement du cadre juridique. «Ces axes doivent être appuyées par une mutualisation des infrastructures, une consolidation des investissements et une diversification du secteur au-delà de ce que nous avons toujours l’habitude de faire», a expliqué le chef de l’Etat. Et de poursuivre : «la vocation de notre démarche est de faire des Comores une société de l’information et un acteur de la révolution numérique. Notre ambition est de faire du numérique un secteur contributeur conséquent à l’économie nationale, un levier de croissance pour les autres secteurs et un facteur de transformation sociale».
Le chef de l’Etat a dévoilé la ligne directrice : « Notre ambition est de faire du numérique un secteur contributeur conséquent à l’économie nationale, un levier de croissance pour les autres secteurs et un facteur de transformation sociale. L’importance que prend chaque année cette célébration dans notre pays, témoigne de la conviction du gouvernement comorien, de nos cadres et de toute la population comorienne, quant aux innombrables opportunités de développement que ce secteur présente pour notre société».
L’arrivée de la 5G
Le ministre des Postes et des Télécommunications a tenu à rappeler l’existence dans les institutions et les structures à caractère techniques de l’Etat, des hommes et des femmes compétents, qui cohabitent et déploient conjointement leurs talents au service de la nation. Une chance qui mérite davantage de considération et de consolidation. «Nous devons multiplier les actions en faveur des populations cibles en mobilisant des ressources nécessaires pour la démocratisation des usagers des Tics sur toutes les couches sociales», a insisté Oumouri Mmadi Hassani.
Le ministre a abordé la question de la connectivité qui constitue, rappelons-le la base de la transformation numérique. « C’est dans ce cadre que nous collaborons étroitement avec la plateforme Smart Africa, qui propose une stratégie d’achat groupé de la connexion à l’échelle continentale. Une initiative innovante, solidaire, qui permettra de mutualiser les moyens pour offrir une connexion stable, rapide et abordable à nos institutions les plus essentielles», a-t-il déclaré.
Oumouri Mmadi Hassani envisage de mobiliser à travers le Fonds de service universel, les ressources nécessaires pour consolider les besoins et capitaliser les investissements.
Un fonds qui offrira l’opportunité d’aligner l’action publique sur les besoins réels des citoyens, y compris les plus isolés. Cette initiative, à en croire le ministre des télécommunications, vise essentiellement les établissements scolaires et les centres de santé. «Il serait inconcevable que nos écoles ou nos dispensaires restent à l’écart de la révolution numérique», a-t-il souligné.
Lancement officiel du Data center
Le directeur général de l’Anrtic, quant à lui, s’est réjoui de l’attribution des fréquences de la 5G aux deux opérateurs comoriens qui selon Said Bouhtane, témoigne de la volonté de positionner les Comores parmi les nations africaines les plus avancées en matière de télécommunications. «Cette avancée technologique ouvre des perspectives inédites pour l’éducation, la santé, l’entreprenariat et l’administration publique», a-t-il fait savoir. Le directeur général dit être conscient que l’Anrtic doit investir sur des équipements techniques pour veiller au respect strict de la qualité du service car selon lui, il ne suffit pas de parler de la 5G mais il faut aussi s’assurer que cette technologie réponde aux exigences standards reconnues en termes de couverture, de latence et de débit.
«Nous veillerons également à une couverture équitable dans les zones urbaines et rurales pour éviter d’accentuer les inégalités numériques tout en tenant en considération les investissements des opérateurs», a promis Said Bouhtane qui s’engage avec l’Anrtic pour la résilience nationale, notamment avec l’élaboration d’un plan des télécommunications d’urgence en cas de catastrophe naturelle et ce, en collaboration avec l’Union internationale des télécommunications (Uit).
En marge de la cérémonie, l’Agence nationale de développement numérique et Comores câble ont procédé au lancement officiel du Data center de l’administration publique, marquant une nouvelle ère pour la souveraineté numérique, «visant à placer les Comores sur la voie d’une administration plus performante, plus résiliente et plus connectée», selon les promoteurs. «Ce Data Center est un pilier de notre vision de la gouvernance moderne, fondée sur la sécurité des données, la transparence administrative et l’efficacité des services publics que nous voulons donner à notre pays, dans le cadre de notre «Stratégie Comores Numérique d’ici 2028» et de notre Plan Comores Emergent, d’ici 2030», a conclu le chef de l’Etat.
