Ce lundi 20 juin est célébrée la «Journée mondiale du réfugié», instituée depuis 2001 par l’Organisation des Nations unies. Pour cette 21ème édition, le thème repose sur «le droit à demander l’asile». Le déplacement forcé de personnes résultant le plus souvent de conflits ou de violences sévissant dans une région, Filippo Grandi, le patron du Hcr (Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés) a, à cet effet, déclaré : «les pays à travers le monde ont le choix : soit ils s’unissent pour inverser la tendance en mettant fin aux persécutions, à la violence et à la guerre, soit ils acceptent que le XXIème siècle soit marqué par la persistance du déplacement forcé.
Nous savons tous quelle est la meilleure chose à faire». Le pays connait, depuis un quart de siècle, des déplacements internes réguliers de sa population, à travers les reconduites forcées depuis Mayotte, consécutives aux entrées jugées «clandestines» dans cette île comorienne par ses administrateurs de fait.Et depuis l’année dernière, les Comores ont commencé à intercepter aussi des groupes de migrants venus d’Afrique continentale et de Madagascar. Si les malgaches, momentanément isolés, ont été pour certains relâchés, et pour d’autres reconduits à la frontière, en revanche les migrants venus d’Afrique continentale ont connu un sort plus tourmenté.
Les migrants venus d’Afrique continentale
Au départ 52 hommes, femmes et enfants
interceptés par la gendarmerie nationale à Bambao-mtsanga, fin septembre 2021, il en reste actuellement près d’une trentaine, après l’évasion d’une partie et le transfert de certains vers des pays d’accueil. A plusieurs reprises nous avons relaté leur situation précaire dans ces colonnes : mise en détention de certains dans des cellules de la police nationale, enfants non accompagnés abandonnés à leur sort...
Le 14 juin dernier, Preeta Law, la représentante du «bureau multiple pays» du Hcr, sis à Pretoria en Afrique du sud, a écrit au ministre des Affaires étrangères et de la coopération de notre pays au sujet de ces migrants. Elle lui a d’abord proposé des solutions pour sept d’entre eux : un regroupement familial en France pour quatre enfants burundais non accompagnés, et le transfert consenti au Royaume du Leshoto d’un congolais de 35 ans.Selon nos informations, ces cinq personnes se trouvent à Moroni depuis hier lundi, dans l’attente de leur départ vers leurs pays d’accueil. Un autre transfert, cette fois vers Mayotte, vise deux frères Rwandais de 18 et 20 ans.
Le Hcr à Moroni
Dans cette même missive, la représentante du Hcr revient sur le sort des autres migrants qui n’ont pas encore trouvé de pays d’accueil, en implorant le chef de la diplomatie comorienne de «faciliter le plan d’accueil proposé le 31 mai 2022 par Dr Grillone en sa qualité de Consul honoraire d’Italie et vice-président de Caritas Ndzuani, et approuvé par M. François Batilingaya, le coordinateur résident [du Système des Nations unies] aux Comores, et le chef de l’antenne du Pnud à Ndzuani». Ce plan d’accueil, rappelons-le, propose d’»accueillir dans leur structure toutes les femmes et les enfants retenus à Ntrenani», et de leur offrir «vêtements, nourriture, soins de santé, produits d’hygiène personnel et une aide pour leur ultérieur départ au pays de destination finale prévu par le bureau de l’Unhcr [Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés]». Une sollicitation à laquelle le gouvernement comorien n’a; à ce jour pas toujours répondu.