Les Comores, à l’instar des autres pays du monde, ont célébré, samedi 31 mai, la journée mondiale sans tabac au Groupe scolaire Avenir de Moroni. Le secrétaire général du ministère de la Santé, docteur Ben Imani représentant le ministre, la représentante de l’Oms aux Comores, Dr Nkurunziza Triphonie et divers acteurs de la santé ont pris part à cette cérémonie tenue en début de journée, également en présence du corps enseignant et des élèves de cet établissement privé.
Cette année, la journée est célébrée sous le thème «Levons nos masques». A l’occasion, le secrétaire général du ministère de la Santé, docteur Ben Imani a fait savoir que «ce thème vise à dénoncer les tactiques de l’industrie du tabac pour séduire les jeunes». «Il vient à point nommé car l’Organisation mondiale de la santé et les acteurs du ministère s’unissent pour sensibiliser le public aux pratiques marketings néfastes de l’industrie du tabac», a-t-il ainsi justifié le choix dudit thème.
146 000 décès par an
Docteur Ben Imane a ainsi expliquer que l’objectif de cette journée est de «promouvoir la lutte antitabac pour pouvoir préserver les générations actuelles et futures en faisant en sorte que l’industrie du tabac soit tenue pour responsables des dommages qu’elle cause». Selon toujours lui, en Union des Comores, le tabagisme reste un problème de santé publique en ce sens que les jeunes d’âge précoce, tout milieu confondu, s’adonnent au tabac et dérivés. «Le tabagisme contribue sans nul doute à l’accroissement substantiel des accidents vasculaires cérébraux et aux cancers des poumons». Pour sa part, la cheffe du bureau-pays de l’Oms, Dr Nkurunziza Triphonie, a déploré que «malgré les avancées réalisées au fil des décennies dans la lutte antitabac, l’industrie du tabac ne cesse d’adapter ses méthodes, en misant sur des produits aromatisés, un emballage soigné et une commercialisation par voie numérique ciblée pour séduire de nouveaux consommateurs, en particulier parmi les jeunes».
«Ces stratégies dissimulent les risques liés au tabac en le présentant sous un jour moderne et chic, favorisant ainsi l’initiation à la consommation et rendant le sevrage d’autant plus difficile», a-t-elle souligné, mettant l’accent sur les conséquences de ces types de tabac.
Chaque année, selon elle, plus de 146 000 décès attribuables au tabagisme sont enregistrés dans la Région africaine. «Aujourd’hui, la Région compte plus de 61 millions de consommateurs de tabac. La prévalence croissante de la consommation de tabac chez les adolescents âgés de 13 à 15 ans constitue une source majeure de préoccupation. Plus de 6 % des personnes de cette tranche d’âge consomment déjà des produits du tabac, attirés en grande partie par des concepts et des messages fallacieux», a-t-elle indiqué.Et de soutenir néanmoins que des efforts supplémentaires doivent encore être déployés pour garder une longueur d’avance sur les tactiques changeantes qui prennent la jeunesse pour cible.
Elle appellera alors à «interdire les arômes et les modèles de produits spécifiquement conçus pour séduire les jeunes consommateurs », à «réglementer la publicité numérique et le parrainage sur les plateformes dédiées aux jeunes», à «veiller à ce que l’emballage des produits ne reproduise pas l’apparence de friandises ou de jouets», à «dispenser une éducation et des informations appropriées à l’âge afin de favoriser des choix de vie sains».La représentante de l’Oms aux Comores a appelé à faire de la protection de la prochaine génération, «une priorité de santé publique et un impératif moral».