La Journée nationale Maoré a été célébrée, cette année, sans les solennités habituelles. L’évènement a été organisé par le Comité Maoré. Des chants et danses traditionnels à la gloire du peuple comorien en signe de reconnaissance à l’acte héroïque du 6 juillet 1975 avaient rythmé la soirée du 11 novembre à la Place de l’indépendance. Une projection vidéo suivie d’une conférence débat avec le témoignage du journaliste Kamal ’Eddine Saindou, a eu lieu également la veille, dans la soirée, à «la place Adcl Coulée-Hadudja», à l’initiative des organisations de la société civile (Ngo’Shawo, Adcl et Umc).
La Journée nationale Maoré n’a pas connu, cette année, ses fastes malgré les assurances des autorités. Aucune cérémonie officielle. Pourtant, il s’agit d’une journée déclarée fériée, chômée et payée, avec une célébration officielle qui voit, tous les ans, l’organisation d’un show populaire au Palais du peuple en présence du gouvernement, des couches sociales et des représentants de la communauté internationale. Lors du compte-rendu du Conseil des ministres hebdomadaire, le mercredi dernier, le ministre de l’Intérieur a fait part de la volonté du gouvernement de célébrer cette journée historique avec le Comité Maore, principal animateur de cet évènement. Le 12 novembre 1975 marque l’adhésion des Comores à l’Organisation des Nations-unies (Onu) en tant que membre à part entière. La délégation des Comores à l’Onu a été conduite, à l’époque, par Saïd Mohamed Djaffar, chef de l’Etat et du gouvernement des Comores indépendantes. Depuis, plusieurs résolutions pertinentes ont été adoptées par l’Onu en reconnaissance de la souveraineté des Comores, en tant qu’archipel composé de quatre îles. La résolution 3385 de l’Onu demandait alors aux États membres de «respecter l’unité et l’intégrité territoriale de l’archipel des Comores».
La résolution entérine également cette volonté du peuple comorien et réaffirme en même temps «la nécessité de respecter l’unité et l’intégrité territoriale de l’archipel des Comores, composé des îles d’Anjouan, de la Grande-Comore, de Mayotte et de Mohéli». Lors du vote de cette résolution, la France, membre permanent au Conseil de sécurité, s’est abstenue et, en 1976, elle a organisée deux pseudo-référendums à Mayotte, le 8 février et le 11 avril, malgré les résolutions de l’Onu appelant au respect de l’unité et l’intégrité territoriale internationalement reconnues. Des consultations jugées nulles et non avenues par l’Organisation des Nations-unies en séance plénière du 21 octobre 1976. En violation du droit international, la France maintient son occupation illégale de l’île comorienne de Mayotte avec les conséquences humaines dénoncées ici et là. Le bras de mer séparant Mayotte et Anjouan est devenu le plus grand cimetière marin du monde, depuis l’instauration du visa Balladur avec plus de 10 mille morts.