Dans le cadre des activités marquant la célébration des cinquante ans de l’indépendance des Comores, la gendarmerie nationale a organisé une journée portes ouvertes ce lundi 30 juin dans son quartier général, à Moroni. L’objectif de cette journée est de faire découvrir aux citoyens, les différents départements, métiers et tâches assignés aux différents agents de l’Armée nationale de développement dans leur quotidien. Des stands animés, des démonstrations impressionnantes et des échanges sur leurs activités ont attiré aussi bien les adultes que les enfants, venus d’un peu partout pour savoir ce que font les «gens d’armes».
Les missions de maintien de l’ordre
A l’entrée nord, le stand du Peloton d’intervention de la gendarmerie nationale (Pign) a attiré les regards. Sur la table, gilets pare-balles, casques, masques à gaz, tazers, kalachnikovs et corde d’assaut ont fasciné les visiteurs, tous voulant savoir quand est-ce que cette unité de l’And intervient. «On intervient dans les situations extrêmes, prises d’otages, vols d’État, escortes de criminels dangereux. On ne fait appel à nous que quand tout commence à dégénérer», explique le sergent-chef Alyamane Dine, qui n’a pas hésité à montrer comment sont utilisés certains des équipements pour que chacun comprenne leur fonction réelle sur le terrain. Un peu plus loin, la brigade de recherche expose ses matériels : kits d’empreintes digitales, lunettes de protection, outils scientifiques.
Selon les exposants, «chaque objet a son utilité, et les enquêteurs prennent le temps de partager quand et comment, ils sont utilisés». Du côté de l’escadron d’intervention, le lieutenant Aklam Issamidine Adaine détaille les missions de maintien de l’ordre, de sécurité publique et d’escortes sensibles. Sur les tables, fusils, munitions et équipements tactiques témoignent de l’importance de leur rôle. La Force comorienne de défense (Fcd) joue un rôle clé lors des tensions majeures. «Nous intervenons en soutien de la gendarmerie, surtout lors de grosses manifestations ou de troubles importantes», a fait savoir le lieutenant Nassim Mohamadi qui, à l’occasion, a présenté des armes lourdes, démontées pour l’occasion, avant d’expliquer en profondeur le fonctionnement des mitrailleuses et des lance-roquettes. «Tout est montré sans filtre», a-t-il insisté.
L’École nationale des forces armées et de la gendarmerie (Enfag) était aussi représentée. Le capitaine Bastua Ahamadi, responsable du département de langue anglaise, a insisté sur l’évolution de l’enseignement. «Nous formons nos gendarmes à plusieurs langues, notamment l’anglais, l’arabe, le chinois et le français pour qu’ils soient prêts à agir à l’extérieur et à l’intérieur. Ils peuvent aussi servir d’interprètes ou d’agents de sécurité dans des missions à l’étranger», a-t-il déclaré. Le Service santé militaire (Ssm) avait également son stand, où l’on pouvait découvrir des services variés comme la médecine légale, pharmacie, psychologie, planification familiale entre autres. «Nous fournissons tout le matériel médical nécessaire que ça soit compresses, tubes de prélèvement, kits d’urgence. Ce service n’est pas réservé aux militaires, il est ouvert à tous», a expliqué docteur Sainda Madi Ahmada.
Pour sa part, la sage-femme militaire Zayidane Abdou a ajouté que la planification familiale offre aux mères la possibilité de s’organiser, de choisir le bon moment pour avoir un enfant. A l’occasion, Rahmata Ahmed Ahmada, mère de deux enfants, a salué l’organisation d’une telle initiative. Selon elle, «on comprend mieux aujourd’hui ce que fait la gendarmerie. C’est rassurant, et j’ai pu tout comprendre avec mes enfants». Des élèves de Cp de l’école Fundi Daroueche ont visité les stands, les yeux brillants. Leur enseignante a exprimé son engouement quant à la tenue de pareil évènement, lequel permet aux enfants de découvrir cet univers. «Cette journée leur a permis de comprendre à quoi servent les armes. Elle leur a également permis de lever le voile sur le quotidien des gendarmes, souvent méconnu du grand public»¸ a-t-elle partagé.