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Justice : Achmet, toujours malade, de retour à la case prison

Justice : Achmet, toujours malade, de retour à la case prison

Société | -   Faïza Soulé Youssouf

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L’opposant aura passé 12 jours dans une clinique privée. Son état de santé requiert toujours une prise en charge médicale.

 

C’est l’une des informations de cette fin de semaine : Achmet Saïd Mohamed, leader du mouvement Hury, est retourné à la maison d’arrêt de Moroni le jeudi 13 juin, malgré un certificat médical rédigé la veille qui recommandait un suivi médical, une kinésithérapie, et des conditions d’alitement et de séjour adéquates. Le document, consulté par Al-watwan, affirme que « l’état du patient requiert un suivi médical, une kinésithérapie et un aménagement des lieux d’alitement et de séjour continu ».

Pour une raison encore peu claire, le politicien de 48 ans a été transféré à l’annexe d’El-Maarouf de Mde après avoir été hospitalisé du 1er au 12 juin dans une clinique privée au sud de Moroni. Une source anonyme a révélé que les conditions de salubrité à Mde étaient si déplorables qu’elles ont poussé Achmet à retourner en prison. « La literie était rongée par des rats, les toilettes étaient éloignées, les lieux insalubres », a précisé la source, estimant que ces conditions étaient en total désaccord avec les prescriptions médicales. Achmet a donc préféré retourner en prison.

L’opposant, ayant du mal à marcher sans assistance et risquant une paralysie des membres inférieurs, avait difficilement obtenu son transfert dans un milieu médicalisé. L’ordonnance du juge prévoyait un délai d’hospitalisation de 20 jours, renouvelable une fois, mais il n'a passé qu'une dizaine de jours dans la clinique privée.

Il est important de noter que la maladie dont souffre Achmet Saïd Mohamed, ancien candidat à la présidentielle de 2019, n’a pas été contractée en prison. Son avocat, Me Djamal El-dine Bacar, avait déclaré le mois dernier que « les conditions carcérales l’ont sans doute aggravée ».

Achmet Saïd Mohamed, père de deux enfants, a été arrêté le 9 janvier dernier à son domicile par le Peloton d’intervention de la gendarmerie nationale (Pign). Depuis lors, son avocat n’a eu aucune nouvelle de lui. Lors d’une rencontre avec la presse le 26 janvier, ce dernier a déploré le dépassement de la durée légale de garde à vue de 15 jours, et utilisé les termes « enlèvement » et « séquestration » au lieu d’« arrestation » et de « placement en garde à vue ». « Des hommes encagoulés, utilisant des véhicules similaires à ceux de l'armée, ont enlevé Dr Achmet et l'ont conduit vers une destination inconnue », avait-il dénoncé.

Quelques jours après cette déclaration, le 29 janvier, l’universitaire a été formellement inculpé et placé en détention préventive pour « attentat et complot contre l’autorité de l’État et tentative de commission d’actes terroristes ».

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