3 ans d’emprisonnement dont un an ferme est la peine prononcée, le samedi 14 octobre, contre l’ancien directeur de la Banque fédérale du commerce (Bfc), Amine Halawi, poursuivi par son ancien employeur pour blanchiment d’argent. Cette décision qui condamne l’ancien patron de la Bfc est assortie d’une peine pécuniaire d’un million d’euro, soit 492 millions de francs comoriens et d’un mandat de dépôt décerné à l’audience.
Condamné à une peine ferme de douze mois, l’ancien homme fort de la Bfc a passé la première nuit en détention, samedi dernier. Interrogé sur cette décision, le procureur de la République a simplement déclaré que la loi a été appliquée. Dans son intervention, le chef du parquet de la République de Moroni a confirmé le placement en détention de l’ancien directeur.
De son côté, Me Saïd Larifou, avocat de l’ancien directeur a déclaré que cette décision est contestable car elle ne repose sur “aucun élément juridique. J’ai interjeté appel et soumis une demande de mise en liberté, qui sera examinée mardi prochain devant la chambre d’accusation. Nous sommes persuadés que le droit doit primer sur toute autre considération et sur cette affaire, ce n’était pas le cas”.
Aucun élément juridique
Au cours de son intervention faite devant la presse, Me Saïd Larifou a condamné l’attitude des dirigeants de la banque qui “disaient à qui voulait l’entendre qu’ils auront la tête de mon client car ils ont de l’argent. Ce comportement laisse croire que c’est peut-être la raison qui a poussé la banque à s’introduire sur le compte bancaire de mon client pour retirer 20 millions de francs comoriens en guise de remboursement d’un prêt qui n’est pas encore arrivé à échéance”.
Coupables de faits de corruption ?
A en croire l’avocat d’Amine Halawi en tenant ce genre de propos, les dirigeants de la Bfc se rendent coupables de faits de corruption. “Ce comportement laisse croire que ces gens pensent qu’avec leur argent ils peuvent acheter tout le monde”. A en croire Me Saïd Larifou, “certes le pays a besoin des investisseurs étrangers, mais ils doivent respecter notre pays et nos lois”.
Du côté de la banque, appelée à plusieurs reprises, son directeur général par intérim, Ismael Msahazi est resté injoignable. Notons que ces faits de blanchiment reprochés à l’ancien patron de la Bfc ont pour origine l’ouverture de compte d’étrangers non résidant en Union des Comores sans l’autorisation de la Banque centrale des Comores. Devant le juge, l’ancien directeur a nié les faits qui lui sont reprochés et a soutenu qu’il n’y a pas eu de blanchiment d’argent, mais qu’il a ouvert ces comptes suite à l’exigence formulée par le président du conseil d’administration (Ca) de la banque.