logo Al-Watwan

Le premier journal des Comores

Justice-Audiences spéciales sur les agressions sexuelles I «Nous devons nous mobiliser pour revoir les lois Mourad et Fatah»

Justice-Audiences spéciales sur les agressions sexuelles I «Nous devons nous mobiliser pour revoir les lois Mourad et Fatah»

Société | -

image article une
Le Tribunal correctionnel de Moroni a délibéré ce 31 août 21 dossiers d’agressions sexuelles dont les audiences ont eu lieu le 17 de ce mois. Le substitut du procureur a profité des échanges avec les journalistes pour appeler à une révision des lois Fatah et Mourad sur les viols.

 

Ce lundi 31 août, le tribunal correctionnel a rendu les délibérés de 21 affaires d’agressions sexuelles dont les audiences spéciales ont eu lieu le 17 août dernier. Contacté par Al-watwan, le substitut du procureur, Abdou Ismaël a soulevé différents points au cours de notre échange. Il a, par ailleurs, beaucoup insisté sur la révision des textes et l’encadrement familial des jeunes filles. Le magistrat a tenu à dresser un bilan succinct des jugements rendus.


Selon lui, “parmi les 21 délibérés, on compte deux dossiers avec une peine maximale de 10 ans ferme, 8 dossiers avec une peine minimale de cinq ans et 4 dossiers de sept ans ferme” avant d’ajouter “ nous avons aussi 3 dossiers renvoyés au bénéfice du doute ». Le substitut du procureur a, par ailleurs, lancé un appel aux parents « pour un meilleur encadrement de leurs enfants », précisant que la responsabilité des parents est en grande partie engagée dans ce naufrage social.

“Une jeune fille de 13 ans qui se réveille le soir, saute par la fenêtre pour se rendre chez un homme, ce n’est pas normal. Les parents doivent aussi contrôler leurs enfants comme on le faisait de notre temps. Exigez des contrôles tous les 6mois chez le médecin afin de vous assurer que votre fille a sa virginité bien en place”, insiste le substitut du procureur. Et lui de poursuivre : “les parents sont aussi complices en acceptant les cadeaux que leurs jeunes filles ramènent, lesquels sont souvent offerts par des adultes bien plus âgés. Au lieu de les accepter, ils doivent leur demander leur provenance”, a-t-il fortement suggéré.


Pour les victimes d’abus sexuels, Abdou Ismaël réclame des centres de suivi psychologique. Enfin, il a essayé de démontrer « quelques incohérences des lois Fatah et Mourad », qui répriment les viols et autres agressions sexuelles. “Une jeune fille de 17 ans qui a obtenu son baccalauréat et fréquente un jeune homme de 19 ans, celui-ci peut être poursuivi pour agression sexuelle et encourt 5 ans de prison ferme, mais la jeune fille sera épargnée alors qu’elle avait pleine conscience qu’elle se rendait dans sa demeure », a-t-il pesté. Et de s’écrier : « nous devons nous mobiliser pour revoir ces lois».

Nourina Abdoul-Djabar

Il est interdit de copier ou de reproduire partiellement ou totalement, cet article sans l’autorisation d’Al-watwan.

Commentaires